Historique du sous marin DORIS

Sous-Marin Doris I ses débuts et ceux de son homologue le Sous-Marin Thétis par le Capitaine de Vaisseau Jacques FAVREUL

Article publié le jeudi 2 oct. 2008

 

- Lancement de la Thétis le 30 juin 1927. Sabordé le 27 Novembre 1942, Toulon, lors de l'Opération ATTILA. Jamais renfloué car jugé irrécupérable.

- Lancement de la Doris le 25 Novembre 1927. Coulé le 8 Mai 1940, par torpille de l'U-9, au large des côtes de Hollande.

- Nous devons les photos ci-après à l'obligeance des enfants du Commandant André ASSIER De POMPIGNAN qui fut de 1927 à 1930 le premier commandant de la première Doris.

Rappelons que la construction de ce sous-marin ainsi que celle de la Thétis avaient été sous-traitées par la Cie Schneider aux Chantiers et Ateliers de la Gironde à Bordeaux, les deux autres sous-marins du type Circé, la Circé et la Calypso, étant déjà en construction sur les deux seules cales disponibles du chantier de Schneider à Chalon-sur-Saône. Mais la société des Chantiers de la Gironde qui depuis 1925 avait rencontré de graves difficultés financières faute de paiement de ses créances sur l'État, finit en janvier 1927 par déposer son bilan. Fort heureusement, la Cie Schneider adjudicataire du marché initial, en fut le repreneur principal et cela permit d'éviter des licenciements de personnel et de poursuivre la construction de ces deux sous-marins ainsi que celle du futur transport d'aviation Commandant Teste. Ce fâcheux aléa explique pour partie le retard pris pour achever la construction de ces trois bâtiments commandés par la Marine en 1923.

En 1927, le Q135 est sur cale aux Chantiers de la Gironde en achèvement de construction ; le sous-marin sera baptisé Doris à l'instant de son lancement.

Peu après son lancement dans la Garonne le 26 novembre 1927, la Doris est remorquée vers le quai d'armement ; ses tubes n'ayant pas été livrés, une planche sur tréteaux permet au personnel de franchir le vide qui sera plus tard comblé par la plate-forme orientable ; les quelques membres de l'équipage provisoire ont revêtu leur caban car nous sommes en automne ; seul subsiste du grand pavois (qui vient d'être halé bas) le pavillon national en tête du mât des signaux.

La Doris progresse vers le quai d'armement ; les tubes n'étant pas installés, les ouïes latérales avant sont protégées par un masque provisoire.

En fin 1929 la Doris complète à Toulon son armement en personnel et en matériel ; elle a maintenant ses tubes, son canon de 100 m/m, ses antennes radio filaires basses ; les mâts supports d'antennes hautes rabattus sur le pont ne sont donc visibles. Le profil de son massif (qui contient le kiosque proprement dit) avait été auparavant modifié. Le manque d'activité et la présence d'un pêcheur à la ligne fait supposer que l'on a mis bas l'ouvrage en ce jour de fin d'année.

Avant l'automne 1929, sur le pont avant de la Doris accostée à un quai d'armement de Toulon, devant le kiosque et derrière le support du canon de 100 qui n'avait pas encore été installé, quatre personnages souriants posent pour la photo : au centre (en complet uniforme) le lieutenant de vaisseau André DE POMPIGNAN, premier commandant du sous-marin. La rambarde bâbord n'est pas tordue : elle est incurvée autour de la plate-forme du canon ; celle de tribord a été provisoirement déposée pour faire place à la planche qui relie le sous-marin au quai.

En février 1930, la Doris à grande vitesse, mâts d'antennes visibles : avant sa mise en service et après ses essais d'immersion, la Doris avait appareillé de Toulon pour une croisière d'endurance qui lui fit faire escale à Casablanca avant son retour vers la fin mars à Toulon.

En 1930, peut-être après sa mise en service, la Doris fait route à grande vitesse ; sur le pont arrière quelques hommes s'aèrent ; ils n'ont pas leurs brassières, le panneau du sas scaphandrier est grand ouvert, et les mâts supports d'antennes celui de l'arrière au premier plan, celui de l'avant dans l'axe au dernier plan ont été dressés : sans aucun doute, le sous-marin n'est pas sur le point de plonger ; arriverait-il très bientôt au mouillage ?

La Thétis le 30 juin 1927, peu après son lancement dans la Garonne ; elle arbore encore le grand pavois et elle dérive en attendant les remorqueurs.

 

Les remorqueurs conduisent la Thétis vers le quai d'armement ; contrairement à la Doris au moment de son lancement cinq mois plus tard, la Thétis était équipée de sa plate-forme orientable qui ne contenait pas encore ses deux tubes.

Par le Capitaine de Vaisseau Jacques FAVREUL

 

Les commentaires

Ecrit par bb
le 2020-11-05 à 09:48:10

bonjour, avez vous des photographie de l'equipage de la DORIS 1940?

Ecrit par rouxel
le 2012-03-20 à 19:10:05

je suis le webmaster de l'espace tradition de l'école navale. J'ai fait un lien vers cette page sur la fiche de André Assier de Pompignan. Serait-il possible d'avoir l'adresse mail de son descendant ? merci
http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_assier_andre.htm

Ecrit par Philippe de POMPIGNAN
le 2008-10-02 à 18:46:08

Bonjour,

Etant l'un des fils du Cdt André ASSIER de POMPIGNAN, je tiens tout particulièrement à remercier Jacques FAVREUL de son obligeance et de la qualités des commentaires qui nous ont fait apprendre beaucoup de choses sur la Doris.

Merci encore