La Marine Nationale

Marine Nationale à Dunkerque - Histoire d'eau

Article publié le lundi 9 janv. 2006
Dunkerque dans la Der des Ders (12) Histoire d'eau : Marine-Dunkerque On l'oublie souvent mais Dunkerque fut aussi un port de guerre. Nombre d'habitants ont été concernés par l'Inscription Maritime. Louis XIV préféra faire son grand port sur la mer du Nord à Dunkerque à la place de Gravelines. Il y installa son escadre. On connaît la suite. Le port garda une importance relative malgré le déclin de la marine française entre 1815 et 1870. Avec la guerre contre la Prusse, les navires oeuvrant au blocus contre l'Allemagne stationnent dans le port. Avec la IIIe république, les moyens se réduisent alors que la concurrence britannique et allemande s'intensifie. « La Jeune Ecole ». En 1886, le nouveau ministre de la Marine, le Vice-Amiral Aube, réforme la marine en suivant la théorie de « la jeune école » car il pense que la guerre de course, telle qu'on la pratiquait sous Louis XIV, deviendrait la règle car les flottes se neutraliseraient mutuellement. A la place des frégates, les escadres comptent des torpilleurs, des sous-marins et des submersibles (des navires de surface qui ne plongent que pour le combat), réunis dans la « Défense Mobile ». A Dunkerque, elle établit ses quartiers sur l'arrière-port à la caserne Ronarc'h, achevée en 1887 (et détruite par les combats de 1940). L'idée d'utiliser ces navires conjointement n'est pas sotte mais les moyens manquent pour être efficace. La France se relève difficilement de la guerre de 1870 : l'heure est à l'économie. Les navires ont un faible tonnage, tiennent souvent mal la mer et leur puissance de feu est faible. Les marins sont aussi à terre, notamment les artilleurs de l'importante batterie de 24 canons établie sur les dunes de Zuydcoote. C'est ainsi que la guerre surprend Marine-Dunkerque. Branle-bas de combat ! Quand la guerre éclate en 1914, la flotte accueille de nouveaux navires. On met à contribution les canonnières cuirassées comme le Cocyte et l'on accueille une escadre de cuirassés, véritables forteresses flottantes. Les Alliés la rejoignent, notamment avec une escadre de monitors qui mène des patrouilles conjointes les navires français. Elles sont vitales : les sous-marins allemands d'Ostende font des ravages malgré le blocus que l'on impose aux ports belges occupés. La réplique est assez efficace mais il faut assumer une guerre totale où les bateaux civils ne sont pas épargnés. De plus, à Dunkerque, la menace vient régulièrement du ciel. Les bombardements par mer sont certes nombreux mais d'autres menaces planent sur l'agglomération. A terre, les fusiliers-marins, casernés au terrain d'aviation de Saint-Pol-sur-Mer, sont envoyés en Belgique. A bord des navires, mais aussi en ville, canons et fusils se lèvent vers le ciel pour tenter d'abattre les avions à croix noire. Pire encore, on craint par-dessus tout les attaques de Zeppelins, qui paniquent la population. Si Paris et Londres sont des cibles privilégiées, ils n'épargnent pas la cité portuaire et la ville garde la mémoire du raid mené à l'été 1916 par le capitaine Schramme. La marine s'adapte. Suivant l'exemple britannique, elle développe les hydravions, qui sont basés au seul endroit du port assez pratique pour eux : dans la cale des Chantiers de France. Il faut enfin faire face aux menaces lâches et insidieuses : les Allemands répondent au blocus en mouillant des mines dans le détroit grâce à des sous-marins spécialisés qui mènent leur mission en plongée. Les charges posées sur le fond attendent de se libérer pour rejoindre la surface. Les marins de Dunkerque ne chôment pas, ils essuient aussi des pertes importantes. Les ouvriers et les dockers non plus : port et chantiers navals sont mis au service de la Royale. Quant aux pêcheurs, un grand nombre participe au conflit avec leurs chalutiers réquisitionnés et armés. A la fin de la Grande Guerre, le tribut des marins du dunkerquois est élevé, sur toutes les mers. La Marine reste attachée à Dunkerque jusqu'à la défaite de 1940, remplacés par les Allemands qui établissent entre autres une base sous-marine. Il faut attendre le milieu des années 70 pour que la Royale revienne mais sans navire... Dunkerque et la Royale, c'est un mariage d'amour, le succès des visites des « bateaux gris » le prouve, faire revenir un navire ou un sous-marin, parce que moins connu, à demeure dans le port serait un juste retour des choses, un retour aux sources. - François HANSCOTTE "in Le Phare Dunkerquois, édition du 5 janvier 2006".

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