Le carnet de route du matelot Hilaire André Wadoux - 2
Le carnet de route du matelot Hilaire André Wadoux -Chapitre 1
De Toulon à Dunkerque 2° partie.
Vous avez très certainement lu la première partie de ce récit . Souvenez vous nous avons laissé notre matelot alors que son bateau " Le Foudroyant" venait d'être attaqué par des Stukas et coulait très vite. Voici la suite :
Mon poste de combat se trouve au P.C artillerie, situé à bâbord sous la passerelle. Étant donné que nous sommes onze dans ce local, nous sommes obligés de laisser nos brassières à l'extérieur. Dès que notre officier se rend compte de notre situation ; nous ne pouvons pas entendre l'ordre d'évacuation qui avait été donné; il ouvre la porte et nous demande de sortir les uns derrière les autres, sans bousculade, ce que nous faisons dans le plus grand calme. Il est temps, notre poste aurait pu être notre cercueil. Les brassières restées à l'extérieur sont tombées à la mer. Plusieurs de mes camarades se jettent à l'eau côté bâbord, quant à moi je réussis à m'agripper tant bien que mal et je me retrouve sur la quille du bateau qui s'est retourné. De là j'aperçois le commandant debout sur l'étrave chantant la Marseillaise avec les autres naufragés. Assis sur la coque, j'entreprends de retirer mes chaussures, mais à peine en ai-je retiré une qu'un pilote allemand n'ayant plus rien à craindre envoie une rafale de mitrailleuse, visant certainement le groupe de naufragés se trouvant à bâbord, mais c'est à tribord que la rafale arrive. Par miracle deux de mes copains qui se trouvent à quelques mètres de l'étrave ne sont pas touchés. L'instinct de conservation étant plus fort, triple saut arrière suivi d'un saut de l'ange et me voilà dans le bouillon. Rien de tel pour battre des records de plongeon.
Après cette mise à l'eau à la vitesse grand "V" et sans attendre un nouvel arrosage de ces "gentils chevaliers du ciel " j'entreprends de me déshabiller; ne croyez pas que ce soit par vice. Heureusement la mer est calme et mon origine veut que je sois un très bon nageur ;aucune vantardise de ma part; malgré tout c'est du sport. Je retire assez vite la chaussure restante . Tout bon matelot à la mer ne passe pas son temps à lacer ses godasses, un vieux bout de toron enfilé dans les crochets de la partie supérieure du soulier fait bien l'affaire? Pour le pantalon; les bretelles sont inconnues dans la marine; en desserrant la ceinture il prend tout seul la direction opposée à la surface. Par contre la vareuse me donne du fil à retordre. Les matelots affectionnent les vareuses cintrées, mais celles fournies pour le travail par l'habillement sont très larges à l'origine; Cela ressemble plus à des sacs amples aux épaules,le long des côtes, amples à la taille. Nous les retaillons pour leur donner une coupe plus élégante et cela passe malgré les vociférations du "Bidel". Afin de me débarrasser de cette vareuse grise, je dois la déchirer en tirant de toutes mes forces sur le revers. Pas trop de difficultés avec le tricot rayé. Malgré tout tous ces efforts de strip- tease m'épuisent et après deux minutes de "planche au soleil" je peux rattraper un de mes camarades. Nous sommes les premiers sauvés par un chalutier de Boulogne-sur-Mer " La Bernadette " qui a mis un canot à la mer avant de se diriger vers le groupe des naufragés se trouvant un peu plus loin. Nos deux sauveteurs, à force de rame nous conduisent à leur bord, en slip, ce qui fait rire l'un d'eux. - "Dommage que vous ne soyez pas des sirènes".
La Bernadette
Ce qui me frappe le plus dans ce naufrage c'est le comportement de mes camarades. Personne ne paraît avoir peur, on dirait que nous participons à un exercice, et malgré nos pertes en morts et blessés, dans ce déluge de feu et de sang, il y a toujours quelqu'un pour lancer une blague. C'est ainsi que Georges Houzelle, le matelot commis, à l'appel du branle-bas de combat avait pris l'habitude de mettre en vrac dans ses poches l'argent de sa caisse. Lorsqu'il s'est retrouvé à l'eau, les billets se sont échappés et ont fait surface l'entourant comme une guirlande. Un collègue apercevant la scène lui a crié :
"Dis donc commis, tu es parti faire ton marché".
Le quartier-maître mécanicien Louis Hustaix, qui se trouve auprès d'un camarade démuni de brassière lui crie en lui passant une planche
-" Tu vois depuis le temps que je te prêche d'apprendre à nager, tu as l'air malin maintenant à barboter comme un con."
Le pauvre diable est sauvé par Hustaix. L'équipage est ramassé par plusieurs embarcations qui se rapprochent et se groupent autour de "La Bernadette". Le commandant pense qu'il y a une vingtaine de disparus selon un premier bilan. Les brûlés et blessés sont soignés dans le poste des matelots du chalutier qui fait route sur Dunkerque pour nous débarquer. Nous y sommes refoulés et obligés de sortir du port sous une pluie de bombes pour regagner Douvres en prenant la route "Y" c'est-à-dire vers l'Est. L'avant port est encombré de bateaux qui sortent chargés de soldats. Il y a des bateaux de toutes tailles, depuis des bâtiments de guerre comme des petites embarcations venues d'Angleterre et qui repartent accompagnées des bateaux de guerre. Les attaques d'aviation sont incessantes. Ils ont la suprématie dans le ciel. De temps à autre des avions anglais viennent mais il ne peuvent empêcher les bombardements massifs sur la ville. A la bouée 8; entre Zuydcoote et Bray-Dunes; nous sommes directement pris à partie par les avions allemands. Des bombes secouent violemment le bâtiment. Soudain une explosion plus forte soulève l'avant du chalutier et nous, qui sommes à l'arrière, sommes rejetés à la mer. Certains sont repêchés au passage par des chalutiers Anglais qui quittent également ce maudit secteur. Étant donné le danger que représente un bateau à l'arrêt " La Bernadette" continue sa route. Nous nous retrouvons à cinq, soutenant mon copain Julien Dumont avec qui j'ai usé mes fonds de culotte à l'école où il ne foutait rien et n'avait même pas appris à nager, lui un gars de la côte.
Naturellement deuxième séance de strip- tease; et ce à peu près une heure après la première et plus facile . Au bout d'une dizaine de minutes le matelot chauffeur Olivier voit une barre de bois d'environ 4 à 5 mètres, ressemblant à une vergue cassée. La partie centrale est assez épaisse et en moins de deux minutes nous sommes tous les 5 agglutinés sur notre poutre de sauvetage. Deux à chaque extrémité et Julien Dumont au centre. Nous apercevons la côte et nous entreprenons de la rejoindre; Opération pas aisée car le courant tente de nous écarter. Notre ami Julien se lamente car ses mains glissent du mât. Olivier ( qui était son futur beau-frère) lui crie :
-"Espèce de couillon, mets donc une main au- dessus et l'autre au dessous"
Quant à moi je surenchère en lui demandant de battre des pieds en position allongée. Et toujours ce maudit courant qui contrarie notre approche vers la côte; Une fois passée l'usine des Dunes de Leffrinckoucke que l'on aperçoit très bien, le courant nous mène à la hauteur du sanatorium de Zuydcote et environ 200 à 300 mètres plus loin, l'un de nous prend la position verticale et nous dit : - "les gars je pense avoir touché le sable". Comme le fond à cet endroit est sablonneux, on se met à nager de plus belle. Notre copain ne s'était pas trompé. Nos pieds prennent contact avec la plage. Sitôt sur la terre ferme, prise de position assise., essoufflés par nos 5 heures de natation car il est alors environ 16 heures. Il y a des soldats partout sur la plage mais quelques minutes après l'un d'eux vient vers nous( tenez- vous bien, il est armé d'un fusil Lebel). Il nous demande ce que l'on fait là. Olivier qui ne perd jamais une occasion, lui répond:
-" Tu vois pas que l'on sort de notre baignoire ou t'es miro".
Puis notre brave poilu; environ 35 à 40 ans; nous dit :
-" Vous allez me suivre jusqu'au poste qui se trouve aux abords du sanatorium"
Imaginez 5 mecs en slips, bien collés aux fesses traversant l'espace qui nous sépare du poste sous les yeux ébahis de militaires dont les quolibets vont bon train. Je ne répéterai pas ce que l'on entend, mais c'est vraiment la rigolade. Du reste il ne peut rien nous arriver puisque notre brave soldat est muni d'un Lebel, mais il n'a pas de cartouche. Vive la France.
Bon, nous voilà au poste indiqué. Notre escorteur ( pas d'escadre) relate sa trouvaille à un adjudant ( peut-être chef).
Représentez- vous 5 gars fatigués et crevant de faim subissant un roulement de questions de la part de ce ventripotent biffin.
Nom; prénom; matricule; date et lieu de naissance; grade; spécialité;
il ne pousse pas l'arbre généalogique plus loin. S'adressant à moi, il me demande le nom du navire sur lequel nous étions embarqués et le nom de notre commandant.
Muni des renseignements, il tente à maintes reprises d'appeler le PC à Dunkerque, d'où l'excitation de notre Olivier et voici la passe d'armes :
- " Es -tu sûr qu'elle marche ta boîte à musique"
- " Dites -donc n'oubliez pas que vous vous adressez à un supérieur"
- " On s'en fout. Nous, nous sommes tous les 5 amiraux en petite tenue"
Je fais signe à mon collègue de la mettre en veilleuse.
Ah ! Enfin un "Allô" oui "allô , allô, -"le P.C. Bon nous avons repêché 5 gars du torpilleur Foudroyant soit -disant coulé ce matin. Nous voudrions avoir confirmation et savoir ce que nous devons en faire.
Au mot " repêchés" voilà les yeux d'Olivier qui s'écarquillent et notre breton de dire :
-"Quoi,tu nous a repêchés, ben t'es gonflé."
Une fois de plus je dois le calmer avec l'aide de mes collègues. Le calme revenu je demande à cet adjudant à quelle sauce nous serons mangés, car nous en avons marre d'être en slip et en sus sans rien dans le coco.
Enfin, il nous fait conduire dans un baraquement ou se trouve un tas de vêtements qu'une bonne femme plie du mieux qu'elle peut. En nous voyant en slip, elle ne se sauve pas Non ! D'autant plus que l'âge de sa première communion est sûrement passé depuis pas mal de décennies.
Après lui avoir donné quelques explications sur notre expédition, elle nous dit de voir dans les piles de vêtements ce qui peut bien nous vêtir. Enfin je trouve mon bonheur : un pantalon gris serré à la taille avec un bout de ficelle, et un tricot marron. Puis à l'extrémité de ce baraquement se trouve un monticule de godasses de toutes sortes et de toutes les pointures. Moi qui ne chausse que du 40 voir même un grand 39 ( preuve j'arrive à mettre les chaussures de mon épouse). Je commence à désespérer car il n'y a que du 42 , 43, 44 et même au -delà. La dame de la Croix Rouge, préposée aux godasses me dit : -"Regardez dans le coin il y a des pantoufles et des espadrilles". C'est une délivrance, deux différentes en 41, du moins je suppose.
Au bout d'une bonne demi heure, nous retrouvons notre adjudant "bien - aimé" qui nous fait remettre une barre de chocolat qui met notre dentition a rude épreuve, tellement il est dur. Peut-être qu'il date de la guerre 14-18.
On nous prie de nous rendre au bastion 32 à Dunkerque en nous recommandant de ne pas marcher sur la plage, mais plutôt dans les dunes. De toutes façons, nous nous serions bien gardés d'aller sur la plage qui est sans cesse bombardée et mitraillée par les avions allemands. Sitôt le passage de l'ennemi on tente de regagner la plage qui est déjà jonchée de matériel démoli et de navires coulés, et nous ne sommes que le 1° juin.
Sur la plage.
Continuant notre route nous arrivons au bastion 32, abri protégé par le sable et qui se trouve à l'extrémité sud du môle est, par la plage et non par la route des bains qui ,elle aussi, est sans cesse mitraillée.
Le "Bastion 32"
Naturellement dès notre arrivée nous sommes présentés à un Lieutenant de vaisseau au courant de notre apparition dans les murs du bastion 32. Il a avec nous un comportement de père de famille.
-"Mes enfants, nous allons vous donner d'autres vêtements, mais avant allez vous restaurer".
Enfin une bonne parole; Je profite de l'occasion pour lui demander s'il a des nouvelles des autres membres de l'équipage du Foudroyant. -"Malheureusement NON, par pour le moment". Et c'est bien ce qui nous inquiète, car nous savions qu'il y avait eu des morts et de blessés le matin même mais après.... Puis c'est le festin : soupe , pommes de terre en robe des champs, et tranche de jambon. Dans une cour de la courtine, un petit morceau de place nous permet de nous endormir. Dans les courtines, il y a de nombreux blessés qui attendent d'être évacués. Après une nuit entrecoupée par le bruit de bombes qui tombent sur le port principalement.
Au matin du 2 juin, nous avons droit à un "Moka" façon "marine", pain et morceau de chocolat. Nous tentons de nous laver à un robinet, mais le savon est absent. Inutile d'essayer de se raser, puisque le tout est resté à bord. Vers 10 heures un Premier Maître cherche 2 hommes
-" Dumont et Wadoux".
-"Présents Patron."
-" Dites donc les gars, d'après les renseignements que vous nous avez donnés hier, vous habitez Malo."
-" Oui patron." -"
-" Bon ne vous éloignez pas on va vous confier une mission."
Vers 13 heures, voilà notre patron arrive avec 2 enveloppes assez épaisses;
-"Toi Wadoux, tu te rends sur le canal de Furnes, et entre la rue Dubois et la rue Marceau, donnant sur la canal de Furnes, il y a un poste. Tu remettras l'enveloppe au capitaine Franchet. Quant à Dumont, tu vas quai au bois et au passage de la Douane tu remets l'enveloppe à ...... et surtout ne vous approchez pas trop du canal exutoire.
De ce fait nous passons plutôt par la ville et toujours sous les bombes car le 2 juin c'est le jour de pluie de bombes, un de plus, cela dure depuis 15 jours environ. Les sirènes ne peuvent plus annoncer l'arrivée des avions allemands. Donc, nous passons dans la ville en empruntant le coin des entrées de maisons.
La ville bombardée.
Nous atteignons la rue Saint Gilles, et voilà un paquet de bombes qui tombe dans la rue. Dumont et moi sommes tapis dans une encoignure de double porte au début de la rue. Nous l'échappons belle il n'y a pas de bombe là où nous sommes. Nous sortons de notre antre et que voyons- nous ? Adossée à un poteau télégraphique en bois ( c'était l'époque) une jeune femme complètement nue, un enfant d'environ une dizaine d'années a été tué à ses pieds. La voyant nue et debout, Dumont et moi ramassons des vêtements ou du moins ce qu'il en reste, la rue en est jonchée, et nous rendons près d'elle. Ses yeux sont restés grands ouverts. A peine la touchons nous qu'elle s'écroule. Le souffle de la bombe l'a entièrement déshabillée et elle ne porte aucune blessure ou brûlure. Morte debout ! A ce spectacle une espèce de boule vous prend l'estomac et ne vous lâche pas de sitôt. Mon copain Julien est hébété et ne peut prononcer un mot. Et même pas un remontant pour reprendre nos esprits. Bon, ayant une mission à accomplir, nous voilà repartis toujours sous les bombes, mais cette fois en empruntant la canal exutoire. Aux quatre écluses, nous nous séparons. Je longe le canal de Furnes et finis par me retrouver au coin de la rue Dubois. Des soldats et des marins se trouvent postés le long du canal. Sitôt que je trouve un gradé , je lui fais part de ma mission, et toujours la même réponse :
-"Connais pas ton Franchet ! Ou : Es- tu sûr qu'il existe?"
De guerre lasse et toujours sous la mitraille, je reprends le chemin du bastion 32. En arrivant je vois mon copain Julien qui est de retour depuis 5 minutes et lui aussi a fait chou blanc et est revenu avec son enveloppe. Personne ne nous en fait grief, et nous nous mettons à la recherche de nos 3 collègues; Disparus ! Un matelot qui se trouve près de nous nous indique qu'une dizaine de marins sont partis vers la jetée. Nous prenons le même chemin, et en arrivant nous pouvons dire que nous l'échappons belle. En effet des éclats d'obus tombent près de nous. Heureusement le bois constituant cette jetée est très épais (environ 30 à 40 cm) . Cela nous sert d'abri. En désespoir de cause, nous retournons au bastion 32 en profitant des accalmies de courtes durées. Quant aux copains, pas de nouvelles. Peut-être ont-ils pu embarquer sur l'un des navires venant accoster le long de la jetée.
Le soir arrive , et la soupe aussi. Nous faisons honneur au repas "3 étoiles" : soupe dont je n'ai jamais pu retrouver le même goût "pomme de terre en bleu de chauffe" et naturellement devinez : du "singe" !
Puis c'est l'extinction des feux, si l'on peut dire car là- haut c'est plutôt le feu d'artifice et en ville, pas besoin de lampadaires. On s'enfonce dans le fond da la courtine et prenons place sur un tas de matelas de hamac et de couvertures où d'autres matelots sont déjà vautrés. L'odeur des pieds toutes pointures confondues s'est propagée dans la "carrée" ce qui n'est pas du goût de Julien qui profère des
-" C'est dégueulasse , ça pue"
Il jure que la nuit prochaine, il trouvera un autre endroit pour roupiller, mais il revient sur terre quand il entend les bombes tombant aux alentours du bastion qui en tremble. Enfin on dort un peu entre chaque alerte.
Le 3 juin, après l'absorption du "kawa", un premier maître nous avise de ne pas nous éloigner, car nous allons sûrement embarquer. De toutes façons, il n'est pas question d'aller faire du lèche vitrine en ville . De temps en temps on essaye bien de jeter un coup d'œil dehors lors de légères accalmies. Des groupes de soldats plutôt harassés défilent en file indienne et se dirigent soit vers la plage, soit vers la jetée. Et les allemands continuent de pilonner la ville par air et par terre. Et toujours pas de nouvelle de nos 3 copains. Vers midi, distribution de denrées alimentaires. Autrement dit " vidange de la cambuse". L' après-midi se passe dans l'attente de l'ordre d'évacuation. L'artillerie ennemie ne doit plus se trouver bien loin de la périphérie de Dunkerque. Les "tommies britanniques" regagnent la côte en toute hâte, en voitures et même en vélos. Et nous, toujours en attente, une attente mettant les nerfs à rude épreuve, une attente crispante,exaspérante.
22 heures !
-" Préparez-vous à évacuer . Ne prenez que ce que vous êtes susceptibles d'avoir besoin. Pas de superflu."
Nous formons un groupe de 80 à 100 marins.
23 heures! Minuit Ordre de nous rendre au pied du phare de Dunkerque le plus rapidement possible. C'est de l'autre côté du chenal. Passant par la citadelle, cela nous fait pas loin de 2 km. Des records de course à pied sont sûrement établis cette nuit là. Sitôt arrivés quelques fusiliers marins nous font embarquer sur les 5 ou 6 bateaux de pêche se trouvant à quai. Sitôt pleins, les navires prennent le large et à chacun sa chance. En effet tout le monde a les yeux scrutant la surface de la mer à cause de mines dérivantes et des vedettes lance torpilles allemandes sillonnant le détroit. De ce fait nos bateaux marchent à vitesse réduite.
A suivre ...
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