Historique du sous marin DORIS

Doris I - Hommage rendu par la Presse Nationale au Sous-Marin perdu

Article publié le vendredi 1 oct. 2004

HISTOIRE La marine va rendre un hommage à l'équipage du bâtiment dont l'épave a été retrouvée en juin A la recherche des familles des sous-mariniers de la «Doris» Toulon : Bernard Oustrières [02 octobre 2004] La Marine nationale s'apprête à rendre un hommage solennel à l'équipage du sous-marin Doris, torpillé par une unité de la Kriegsmarine, au début de la Seconde Guerre mondiale. Affectée à la 13e Division du groupe des sous-marins de la Méditerranée, la Doris, que commandait le capitaine de corvette Jean Favreul, était détachée, depuis le début du conflit, à Harwich (Royaume-Uni). A ce titre, elle servait sous les ordres opérationnels de l'amirauté britannique. Celle-ci, au printemps 1940, tenait pour certaine et imminente l'invasion des Pays-Bas par les armées du IIIe Reich. Le 3 mai, le commandement anglais décidait donc d'établir un barrage au large des côtes néerlandaises. Tous les sous-marins basés à Harwich allaient y participer. Ce devait être la dernière mission du bâtiment français, lourdement handicapé par une avarie irréparable sur l'un de ses moteurs. Cinq jours plus tard, soit le 8 mai 1940, un U 9, l'envoyait par le fond. L'officier allemand qui commandait ce sous-marin, Wolfgang Luth, rendra compte du combat en ces termes : «La torpille a touché l'arrière de la Doris qui était chargée de munitions. Elle s'est brisée et a coulé en une minute dans une mer de feu avec des flammes hautes de plus de cent mètres.» Quarante marins français et trois Britanniques ont péri dans la tragédie. Sans tomber totalement dans l'oubli, leur sacrifice allait se confondre avec celui de toutes les victimes d'une bataille navale particulièrement meurtrière. Or, en juin de l'année dernière, deux plongeurs hollandais ont redonné une certaine actualité à cette page d'histoire en repérant l'épave du sous-marin français. Hans Martin Leeuwen et Ton Van Der Sluijs ne disposaient au départ que du témoignage imprécis d'un pêcheur dont le filet avait croché dans une épave inconnue. Celle-ci, partiellement enfouie, gisait par trente mètres de fond dans les eaux territoriales des Pays-Bas, au large de Den Elder. Il faudra deux plongées consécutives pour que les deux Néerlandais en aient le coeur net : il s'agissait bien de la Doris. En novembre dernier, dûment informée, la Marine nationale envoyait sur zone le chasseur de mines Cassiopée qui, confirmant la découverte, identifiait formellement le sous-marin. Quelques mois plus tard, les Pays-Bas reconnaissaient à l'État français son titre de propriété sur l'épave. Une première cérémonie, présidée par le vice-amiral d'escadre commandant la force océanique stratégique, s'est déroulée sur zone, le 16 juillet, à bord du patrouilleur de service public Pluvier. Des officiers des marines britannique et néerlandaise y participaient, ainsi que le capitaine de vaisseau Favreul, fils du commandant de la Doris. Mais la Marine nationale a voulu qu'un hommage plus solennel soit rendu aux disparus, en y associant plus étroitement leurs familles. Des familles aujourd'hui très dispersées et que les préfectures maritimes de Toulon, Brest et Cherbourg s'efforcent de réunir. Dans un communiqué diffusé le 29 septembre, elles invitent toutes les personnes ayant un lien de parenté avec les disparus à se faire connaître au plus vite. «A ce jour, précisait hier le capitaine de corvette Serge Soulanille, chargé de ces contacts à l'état-major de la Marine, onze d'entre elles, sur quarante, ont pu être retrouvées, ainsi que celles des trois marins britanniques qui se trouvaient à bord.» La cérémonie, présidée par l'amiral Jean-Louis Battet, chef d'état-major de la Marine, se déroulera le 27 novembre à la base opérationnelle de la force océanique stratégique de Brest. Une plaquette contenant des renseignements sur la Doris et la dernière mission qu'elle a accomplie ainsi que des photos de l'épave sanctuarisée, seront remises aux descendants des disparus.

 

 

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