Sous-marins dits classiques

Diamand - Nautilus - Perle - Rubis - Saphir - Turquoise - Les Sous-Marins de la série des "Pierres Précieuses"

Article publié le vendredi 3 fév. 2006
Après la conférence de Washington, la France construit de nombreux sous-marins un sous-marin croiseur : le Surcouf, les autres répartis en 2 classes principales : - Sous-marins de 1ère classe ou océaniques - Sous-marins de 2ème classe ou côtiers La construction de ces bâtiments est répartie entre les divers chantiers privés et arsenaux. En conséquence, des bateaux de caractéristiques générales très voisines présentent des différences de propulsion et d'aspect extérieur. Le fait est particulièrement sensible sur les 2èmes classe, mis sur cale dans les chantiers privés ; chacun d'entre eux travaillant sur ses propres plans. Les chantiers de la Loire s'étaient adjoints l'Ingénieur Simonot et Schneider l'ex I.G.M. (1) Laubeuf. Par contre, les 1ères classe ont tous été étudiés par l'équipe placée sous les ordres de l'I.G.M. Roquebert. Les sous-marin type "Saphir" sont mis sur cale à l'Arsenal de Toulon, sous la direction de l'I.G.M. Roquebert, sur plans Normand-Fenaux. Tous les bâtiments sont identiques ; la seule différence extérieure est la présence de parois de superstructures ajourées sur Saphir, Nautilus et Turquoise. - Genèse du sous-marin mouilleur de mines L'idée n'est pas nouvelle ; le premier bâtiment étudié comme tel est le Krab, mis en chantier par les russes à Nikolaiev, en 1908. II ne sera achevé qu'en 1915. Les mines sont disposées sur 2 chemins de rails horizontaux placés dans les superstructures. Le mouillage s'effectue par l'arrière. Pendant la première guerre mondiale les allemands mettent en service plusieurs types de mouilleurs de mines. D'abord le type U.C. qui embarque 12 ou 18 mines réparties dans 6 puits obliques disposés dans la partie avant de la coque épaisse axiale du bâtiment. Ensuite le type U.E. (U 71 à 80) embarquant 34 mines et, enfin, les U 117 à 126 équipés de 42 engins. Ces bâtiments utilisent 2 tubes horizontaux, montés à l'intérieur de la coque épaisse, à l'arrière, à la manière des tubes lance torpilles. En Grande Bretagne, six sous-marins type "E" sont transformés par l'installation' de puits obliques latéraux (2).

La série des Pierres Précieuses

En France, c'est en 1912 que les chantiers Augustin Normand avaient proposé à la Marine un mouilleur de mines de 770 tonnes équipé de mines d'un type spécialement adapté au bâtiment. La Société Sautter-Harle était chargée de l'étude de cette mine ; quant au système de mouillage, c'est l'ex-ingénieur du Génie Maritime Fenaux, devenu entre-temps ingénieur en chef des chantiers Normand, qui l'avait étudié. Pendant le conflit, le problème revient en actualité. II est décidé de confier les sous-marins Q95 (3) Astrée et Q99 Amarante, de la série Clorinde, à Normand, afin de les aménager selon le système étudié par M. Fenaux. D'autre part, en février 1914, la Marine demande aux chantiers Schneider d'étudier un mouilleur de mines. Le 26 décembre 1915, deux projets sont soumis. Parallèlement, Normand est pressentit en avril 1916 pour l'établissement d'un projet. En définitive, chacun construira le sien la Royale n'ayant pas tranché en faveur de l'un ou de l'autre. Ce seront : le Pierre Chailley pour Normand et le Maurice Callo pourSchneider. Ceux-ci, mis sur cale er 1917, ne seront lancés respectivement qu'en 1921 et 1922. Ils resteront à l'état de prototypes. La série des "Saphir" Les tranches de construction 1925/19Z autorisent, entre autres bâtiments, six sous-marins mouilleurs de mines qu seront construits à Toulon sur plan: Normand-Fenaux. Les travaux seront sui vis par M. l'Ingénieur du Génie Maritime Dinechin (4). A cette époque, la section "sous-marins" des Constructions Navales est placée sous la houlette de l'Ingénieur Généra Léon Roquebert, qui sera considéré comme le père de notre flotte sous-marine (5) entre les deux guerres. Nous lui devons, en particulier, les Narval, les 1500 tonnes, la série "Minerve" el le Surcouf. Les 6 "Saphir" seront des bâtiments réussis, un seul, le Rubis survivra au conflit. - Déplacement: 761/925 T - Dimensions: 65,90m x 7,12m x 4,30m - Propulsion: 2 diesels Normand licence Vickers de 650 CV chacun à 360 t/min - 6 cylindres -4 temps 2 électriques de 550 CV - Vitesse: 12 noeuds surface - 9 noeuds plongée - Autonomie: surface 4.000 milles à 12 noeuds 7.000 milles à 7,5 noeuds - plongée 80 milles à 4 nœuds - Armement: 1 x 75 mm Mle 35 1 mitr. de 13,2 mm 2 mitr. de 8 mm T.L.T.: 2 tubes d'étrave de 550mm 1 tube de 550 2 tubes de 400 en tourelle axiale extérieure à l'arrière du pont - Mines: 32, superposées par paires dans 16 puits latéraux. Ces mines sont du type HS 4 à charge offensive de 220 kg ; après 1940, le Rubis, n'étant plus approvisionné en mines françaises, utilisera des mines britanniques Vickers-Armstrong. Lors des opérations de largage, le sous-marin compensait automatiquement le poids des mines larguées : - Effectif: 3 officiers, 39 officiers-mariniers et marins. | n° de coque | Nom | Tranche | Sur cale | Lancement | En service | Fin de service | | Q145 | Saphir | 1925 | 1926 |20.12.1928 | 11.1930 | 8.12.1942 à Bizerte| | Q146 | Turquoise | 1925 | 1926 |16.05.1929 | 11.1930 |condamnée le 12.08.1947 | | Q152 | Nautilus (1) | 1926 | 1928 | 21.13.1930 | 07.1931 |condamnée le 12.08.1947 | | Q158 | Rubis | 1927 | 1929 |30.09.1931 | 04.1933 | Rayé en oct 1949 | | Q173 | Diamant | 1928 | 1930 | 18.05.1933 | 06.1931 | Coulé en 1944 | | Q184 | Perle | 1929 | 1932 |30.07.1935 | 03.1937 | Coulé le 08.07.1944 | (1)Noter que le nom de "Nautilus" n'a pas été donné en souvenir du sous-marin de Fulton, mais pour commémorer le centenaire de la naissance de Jules Verne qui coïncidait avec celle de sa mise en chantier. - Les "Saphir" dans la guerre En 1940, LE Saphir et la Turquoise opèrent dans les eaux italiennes devant Cagliari el Trapani. En juin, le Nautilus est opérationnel devant Tripoli. Ces trois bâtiment: seront saisis par l'ennemi à Bizerte. Saphir et Turquoise seront insérés dans la marine italienne sous l'immatriculation FR 112 et FR 115. Tous deux seront détruits en 1943. Le Nautilus sera coulé par bombardement allié le 31 janvier 1943. Relevé en 1947, il sera rayé des listes de la Flotte. Le Diamant qui se trouve à Toulon au moment du sabordage n'échappe pas au sort tragique des bâtiments français. Relevé en mars 1944, il sera détruit peu après par bombardement allié. La Perle, après plusieurs missions de guerre, disparaîtra tragiquement le 8 juillet 1944, alors que, venant d'Afrique du Nord, elle ralliait le port écossais de DUNDEE pour participer aux opérations de Norvège en compagnie du Rubis. Elle est coulée par un appareil de la Royal Navy à la suite d'une tragique méprise et disparaît corps et biens. Le Rubis, entré en service en 1932 se trouve à Bizerte en 1940, II fait ses premières armes entre la Tunisie et l'Atlantique. Puis après l'invasion de la Norvège, il est détaché auprès de l'Amirauté britannique. II fera toute la guerre sous le pavillon à Croix de Lorraine et effectuera 28 missions de guerre, qui lui vaudront d'être décoré de l'Ordre de la Libération, distinction accordée seulement à deux navires, le Rubis et l'Aconit. Ce sont certaines de ces missions que nous allons vous raconter. Jean-Jacques BRIDOT - (1) Ingénieur du Génie Maritime - (2) Solution très voisine de celle utilisée sur /es Saphir - (3) "Q" Les sous-marins fiançais reçoivent un numéro d'ordre attribué avant la mise en chantier. Le Q1 était le Gymnote de 1886, l'actuel Redoutable étant le Q252. Seuls le Surcouf et 6 autres n'ont pas reçu l'immatriculation - (4) L'Ingénieur du Génie Maritime Dinechin, longtemps affecté à la construction des sous-marins sera responsable, après la seconde guerre mondiale, des "Narval"; premiers sous-marins modernes extrapolés des XXl allemands. - (5) Elle comprenait en Juillet 1939, 101 sous-marins.

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Les commentaires

Ecrit par Thierry
le 2014-12-26 à 17:57:34

Bonjour,
Je lis tardivement ces échanges au hasard de mes recherches sur un membre de ma famille. Je possède une photographie de cette personne, un portrait montage où l'on voit un sous-marin de classe Saphir portant les lettre SH (la photo semble avoir été prise à Toulon). Je suppose qu'il s'agit d'un Q 145. Malheureusement, je n'arrive pas à identifier la personne car au dos de la photo est seulement indiqué Marquès (?) fils de Marquès (?) et de Marguerite Marquès née Portella. Dans ma généalogie, cette branche est peu documentée et pour cette époque, je n'ai que deux personnes qui peuvent correspondre : Pierre ou Christophe Marquès. Existe-t-il une liste des sous-mariniers de cette époque à laquelle je peux me référer ? Quelqu'un aurait-il des renseignements qui pourraient m'aider à identifier ce cousin éloigné ? Je peux communiquer la photo avec le portrait et le sous-marin aux personnes intéressées, dans le but de m'aider ou simplement par intérêt pour le document (qui peut aussi être mis en ligne pour servir à d'autres).
Merci

Ecrit par Jean Vanhille
le 2009-07-25 à 16:29:57

.Mon pére était offiçier mécaniçien de la marine marchande et,fit trois ans de service
militaire ,quartier-maitre mécaniçien sur le Pierre Chailley.Il me parlait souvent des cds
qu'il connut les LV Olewilliam et Cariou(excuses pour l'orthographe) et ses camarades
Dewulf,wyaud.
cordialement Jean Vanhille

Ecrit par Anonyme
le 2009-03-19 à 15:22:56

Bonjour,
Avec un peu de nostalgie, je vaguais sur le net à la recherche de souvenirs.
Mon père était aussi sur le SAPHIR dans les années 1940/41, peut-être un peu plus.
Peut-être a-t'il connu ou cotoyé votre père.
Mon papa a disparu de notre monde en 1987, et peut-être vogue-t'il encore sur un de ces bateaux.
Il s'appelait Roger LAFOSSE.

Mon adresse est :
dlaf34@orange.fr
dominique.lafosse@orange-ftgroup.com

Cordialement.

Dominique LAFOSSE

Ecrit par jj jaouen
le 2008-10-18 à 17:57:24

Bjr savez vous ou etait base ce sous marin ?

merci

JJ jaouen

Ecrit par Anonyme
le 2007-10-07 à 18:45:23

je viens de trouver le livret de l'armee de mer de mon grand pere henri camus né en 1906, il etait 1er maitre timonier sur le saphir du 1er mars 1934 au 1er octobre 1937. il est malheureusement decede en 1979.

Ecrit par KERDRAON
le 2007-04-08 à 14:50:12

Bonjour,
Bravo pour la richesse de vos documentations. Mon père était quartier-maître électricien sur le Saphir de 1935 à 1942. Toujours en vie et doté d'une exceptionnelle mémoire, il serait heureux d'avoir des nouvelles des sous-mariniers de cette époque et notamment du Saphir. Merci par avance.