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Casabianca - Charles BERNARD, Sous-Marinier pendant la guerre 39-45, il nous retrace son embarquement sur ce Sous-Marin ...!

Article publié le jeudi 31 mars 2005

L'Odyssée du Sous-Marin CASABIANCA pendant la guerre 1939-1945 par Charles BERNARD Premier maître mécanicien, membre de la section DORIS de l'A.G.A.A.S.M. Après l'évasion de Toulon sous les bombes et les grenades allemandes 2500 heures de plongée sur les côte ennemies. Charles, Edouard, Léon, Marie BERNARD naît le 9 mai 1922 à Gravelines dans le Nord, il s'engage dans la Marine Nationale où il sert notamment comme Premier Maître mécanien sur le Sous-Marin CASABIANCA pendant la guerre 1939-1945. Il retrace son Odyssée dans un recueil de brèves que nous avons le grand honneur de publier sur le site de notre section 17 ANS ET DEMI DE SERVICE DISTINCTIONS HONORIFIQUES DE LA GUERRE 39-45. - CHEVALIER DE LA LEGION D'HONNEUR - DECORE 1954 - MEDAILLE MILITAIRE - DECORE 1946 - TROIS CROIX DE GUERRE CITE A L'ORDRE DE LA DIVISION "ETOILE D'ARGENT" - DEUX CROIX DE GUERRE CITE A L'ORDRE DU REGIMENT « ETOILE DE BRONZE » LA CROIX DE COMBATTANT VOLONTAIRE DE LA RESISTANCE - LA CROIX DU COMBATTANT VOLONTAIRE AVEC BARRETTE 39/45 - MEDAILLE DES EVADES - CROIX D'ANCIEN COMBATTANT 39-45 - MEDAII.LE COMMEMORATIVE GUERRE 39-45 AVEC BARRETTE FRANCE-LIBERATION AFRIQUE MEDITERRANEE - MEDAILLE COMMEMORATIVE D'INDOCHINE - PORT DE LA FOURAGERE A TITRE PERSONNEL DE LA LEGION D'HONNEUR AVEC INSIGNE "CASABIANCA " - EN 1959 REFORME DEFINITIVE A 85 % ORIGINE GUERRE 39/45 DOUBLE BARRES

Mon père est entrepreneur général en bâtiment, Lieutenant au 110éme régiment d'infanterie, chevalier de la Légion d'Honneur, 3 croix avec citations, il décède de ses blessures de guerre alors que j'ai 11 ans. Je suis adopté pupille de la nation 1e 25 août 1934. Je fais mes études au collège St Joseph de Gravelines, puis à l'école pratique de Dunkerque ou j'apprends le métier d'ajusteur-tourneur. Le 5 août 1938 je rentre à l'école des apprentis mécaniciens de Lorient d'où je sors avec mon brevet élémentaire. Le brevet de mécanicien l ére classe et le brevet de mécanicien d'atelier. Le 1 avril 1940, j'embarque à Brest sur le contre torpilleur VOLTA, le plus rapide du monde. Je fais plusieurs patrouilles dans l'Atlantique, en juin 1940 nous sommes basés à Mers el Kébir et c'est la déclaration de la guerre avec l'Italie. Nous faisons plusieurs raids sur les côtes italiennes. Le 22 juillet 1940 l'Armistice, nous désarmons. Le 3 juillet 1940 à 5 heures, le sémaphore signale la présence de l'escadre anglaise au large. Vers 8 heures les discussions commencent entre un officier de l'amiral Hollant et un officier de l'amiral Gensoul. A 9 heures disposition d'appareillage, plusieurs entretiens ont lieu, à 13h 30 des avions du porte avions font un barrage de mines magnétiques dans la passe. A 16h 45 l'officier anglais quitte le Dunkerque, à 16h 55 nous recevons l'ordre d'appareiller, les premiers obus de 380 tombent devant la digue, les suivants sur la PROVENCE, le BRETAGNE et le DUNKERQUE. Le STRASBOURG appareille, les bâtiments ne peuvent tirer, leurs artilleries sont face à la montagne dans cette enclave les 380 pleuvent des gerbes d'eau de 100 mètres, dans cet enfer le contre torpilleur VOLTA sur le commandement Jacquinet se fraye un passage, devant nous le contre torpilleur MAGADOR est touché sur l'arrière. Nous sortons à travers les mines, nous engageons le combat, deux destroyers coulent, le STRASBOURG demande au Volta de protéger sa sortie. Il ouvre le feu et touche de la première salve le cuirassé RESOLUTION, une deuxième salve et la flotte anglaise se dérobe derrière un rideau de fumée c'est le silence. Le STRASBOURG, quatre contre-torpilleurs et un torpilleur font route sur Toulon. Dans la nuit nous subissons trois attaques aériennes, aucun de nous n'est touché. Le 4 juillet au soir, nous rentrons dans la rade de Toulon. Je termine par les paroles de l'Amiral Gensoul à ses marins : "Vous aviez promis d'obéir à vos chefs pour tout ce qu'ils vous commanderaient pour l'honneur du pavillon et la grandeur des armes de la France si aujourd'hui il y a une tache sur un pavillon ce n'est certainement pas sur le nôtre". 1297 morts dans ce combat. Je pense à mes 87 camarades de ma promotion qui sont morts. Ils ont comme moi 18 ans. Je passe quartier maître le 1er octobre 1940, en novembre j'embarque sur le torpilleur le HARDI un passage sans histoire. Novembre 1941 nous escortons le DUNKERQUE de Mers el Kébir à Toulon pour réparation. Avril 1942, le HARDI désarme, je suis désigné pour le sous-marin CASABIANCA J'embarque le 24 avril 1942, le CASABIANCA est en réparation à l'arsenal. En août lors des essais, une pièce défectueuse dans l'embrayage d'un moteur retarde notre départ pour Madagascar. Entre temps la situation s'aggrave, les américains débarquent le 8 novembre 1942 en Algérie et au Maroc. Des allemands envahissent la zone libre sauf Toulon. Lors du débarquement l'Amiral Darlan est à Alger avec son épouse au chevet de son fils gravement malade.Le 17 novembre 1942, l'Amiral Darlan donne l'ordre à tous les navires de regagner les ports d'Algérie et du Maroc pour continuer le combat. Hélas personne n'a répondu à son appel. Trouvez ci-après, mes souvenirs sur les missions du CASABIANCA.

Première mission

le 11 décembre 1942 à 20 heures le CASABIANCA appareille en direction de la Corse avec son équipage réduit. A son bord cinq agents secrets et cinq tonnes de matériels, postes de radios, mitraillettes, des balles, des grenades, des vivres, un groupe électrogène. Nous débarquons dans la baie de Chionie sur la plage Topitti. Le 14 décembre à Oh30 nous débarquons les cinq agents: le chef de bataillon Saulle, adjudant chef Griffi, le professeur Priziosi et le radio Griffi. Le 15 décembre à 23h00, nous débarquons le matériel cité plus haut, pendant l'opération de débarquement, la mer se leve et le canot se brise sur les rochers et s'ensable. Les trois membres du canot se trouvent dans l'obligation de se joindre à la mission. Mission réussie, nous faisons route sur Alger, elle s'appelle "réseau Pearl Harbor". Le 19 décembre nous arrivons à Alger, nous préparons la fête de Noël, le réveillon a lieu dans la salle du yacht-club avec le commandant, les officiers et l'équipage. Nous sommes tous prêts pour le réveillon, vers 2lheures un télégramme trouble la fête. L'amiral Darlan vient d'être assassiné. Le réveillon se déroule dans la tristesse, nous venons de perdre un grand chef. Ses obsèques ont lieu le 26 décembre 1942 à 9 heures à la Cathédrale d'Alger. L'assassin est fusillé le 25 décembre à 5 heures. L'Amiral Darlan repose depuis 1950 dans le petit cimetière de Mers el Kébir au milieu de ses marins. Janvier 1943 nous complétons l'équipage, nous préparons notre 2éme mission.

Deuxième mission

Appareillage le 1er février à 20 heures il se déroule en 2 parties. - 1ère partie : direction la France la côte de Provence. Le 4 février vers 23 heures dans la baie de Bompas sur la plage de Cavalaire, nous débarquons 3 agents avec valise et radio- mission réussie nous faisons route vers la Corse. - 2éme partie: le 5 février dans la baie d'Arone sur la plage d'Arone vers 23h 30, nous débarquons 2 agents avec leurs valises et radios. A l'arrivée sur la plage, le canot aborde dans les rouleaux qui rapidement le remplissent d'eau et de sable, les deux membres d'équipage se joignent à la mission. Nous ne recevons aucun signai par lampe torche. Nous pensons que les cinq hommes se sont enfoncés dans l'intérieur. Nous envoyons une reconnaissance, elle revient et nous apprend que des rouleaux invisibles du bord rendent le débarquement difficile, la plage déserte, l'embarcation est à peine visible, nous décidons de plonger et d'attendre sur le fond. Nous avons cinq membres de l'équipage à terre. Le lendemain le 6 février vers 23h nous débarquons 450 mitraillettes et 60 000 balles que l'équipage du Casabianca camoufle dans le maquis. Nous n'avons vu personnes de l'équipage, nous regagnons Alger -mission réussie. - Le 13 février appareillage d'Alger avec 5 agents féminins direction l'Espagne - Barcelone - nous débarquons nos 5 agents avec leurs valises à un point sur la côte. Nous rembarquons 3 agents et une femme. Nous faisons route sur Alger- mission réussie et sans histoire.

Troisième mission.

Appareillage le 2 mars à 20 heures direction la France, la côte de Provence. Elle se déroule en deux parties : 1 ère partie le b mars dans la baie Bompart sur la plage de Cavalaire. L'état de la mer fait échouer la tentative de débarquement de 3 agents. Nous restons le 7 et 8 mars dans la baie que la mer se calme. Le 8 mars à 23 heures nous décidons de mettre le cap sur la Corse ou nous avons rendez vous le 10 mars. A la sortie de la baie, nous apercevons un feu sur bâbord c'est un chasseur de sous-marins, pas question de faire le combat la mer est trop mauvaise pour une attaque, les batteries sont à zéro, il ne reste plus que notre vitesse pour le semer. Nous faisons route sur la Corse, nous arrivons le 10 mars vers 23 heures dans l'anse de Canelle et l'anse Favone. Le 11 mars à 4 heures du matin nous embarquons nos cinq membres d'équipage laissés à terre dans les autres missions et deux membres de la mission agent Priziosi, Griffi activement recherchés par la D.V.R.A.mission terminée pour la Corse. Nous partons pour la France en espérant débarquer nos agents. Nous restons sur les lieux du 14 au 17 mars la mer est toujours mauvaise et nous empêche de mettre le canot à la mer. Nous faisons route sur Alger le 21 mars. Le Casabianca arrive à Alger il a été fort éprouvé par le mauvais temps. Nous partons pour Oran pour un carénage de deux mois.

Quatrième mission.

Le 28 juin appareillage à 22 heures direction la Corse. Le 1' juillet sur la plage Saleccia à l'ouest de la pointe Curza et du golfe de Saint-Florent dans cette nuit il est débarqué et camouflé dans la maquis huit tonnes de munitions, la nuit suivante cinq tonnes soit treize tonnes en deux nuits. Mission réussie, faisons route sur Alger, nous arrivons le 6 juillet.

Cinquième mission.

le 27 juillet appareillage à 22 heures direction la Corse. Le 30 juillet nous sommes dans le fond du golfe de Porto il est 23 heures, le commando quitte le bord qu'un tir de mitrailleuse sur le Casabianca arrête. Le commando regagne le bord en abandonnant le doris. Départ en marche arrière pour se dégager et prendre le large, nous faisons route sur la pointe Curza. Le 31 juillet à 22h nous débarquons et camouflons 12 tonnes d'armes et de munitions dans le maquis. Le jour se lève, il est cinq heures l'équipage est encore à terre. Le soir à 22h nous débarquons 8 tonnes soit 20 tonnes en deux nuits. La mission à été très dure pour l'équipage. Malade et fatigué nous arrivons à Alger le 3 août -mission réussie.

Sixième mission.

Appareillage le 2 septembre à 22h direction la Corse, le 5 septembre sur la plage de Capo de Terre prés d'Ajaccio sous les faisceaux de trois projecteurs allemands, nous débarquons cinq tonnes d'armes, le projecteur le plus proche se trouve à 600 mètres du point de débarquement. Nous ramenons à Alger ou il est attendu Luc Giovoni député, second de la résistance en Corse. Nous arrivons à Alger le 8 septembre.

Septième mission.

Le 11 septembre à 12h le 1' bataillon de choc avec leurs armes, leurs munitions, leurs vivres, embarque sur le Casabianca soit 110 hommes, plus deux tiers de l'équipage volontaire. La mission est très dangereuse, je participe à cette dernière mission même si je dois ne pas revenir pour la réussite de la mission et l'honneur du sous-marin Casabianca. Appareillage à 21h direction la Corse, le débarquement est prévu à 5 kilomètres d'Ajaccio. Nous marchons à plus de 22 naeuds soit 389 Tlm. II fait une chaleur terrible aux diesels, l'air irrespirable avec les vapeurs d'huile et de gas-oil. J'étais chef moteur, je suis resté à mon poste de combat pendant tout le voyage. Le 12 au soir un télégramme, rentrer dans le port d'Ajaccio. A 23h nous sommes en vue d'Ajaccio. A travers les mines et les obstacles, le Casabianca le 13 septembre 1943 à 2h 20 accoste à quai et débarque les 110 hommes avec leurs matériels. Le Casabianca et son équipage est le premier élément de l'armée ainsi que le bataillon de choc à fouler le sol de la patrie depuis la triste date du 22 juin 1940. La nuit suivante le Casabianca sert de pilote aux contre torpilleurs « Malin » et « Fantasque » arrivant avec 3800 hommes à bord. Il est 23h lorsque le débarquement commence. Le 14 septembre le Casabianca quitte Ajaccio pour Alger, nous arrivons le 16 septembre. La mission réussie. Le commandant à souffert pendant cette mission. Le 20 septembre fut une journée émouvante pour l'équipage. Le Casabianca reçoit la flamme de la Médaille militaire et la fourragère à titre personnel pour l'équipage. Le passage du commandement entre le commandant L'Herminier et le commandant Beliet ancien officier en second, le repas de famille et les adieux du commandant L'Herminier à son équipage. Le soir il rentre à l'hôpital militaire d'Alger pour subir l'ablation des deux jambes. Le général de Gaulle remet lui même sur son lit de souffrance « la cravate de commandeur de la légion d'honneur » nous garderons un bon souvenir de lui. Se termine l'odyssée du commandant « Jean L'Herminier »

Huitième mission.

Le commandant Bellet prend le commandement du sous marin Casabianca et les opérations continuent mais sommes axés sur la destruction des navires allemands - 8 missions - Appareillage le 2 novembre à 20h pour l'Espagne, nous débarquons à Barcelone le 4 novembre à 23h 5 agents dont 3 femmes et repris 3 agents. Route sur Alger arrivée le 6 novembre à 8h - mission réussie -

Neuvième mission.

Appareillage le 26 novembre à 20 heures du secteur de Toulon. Le 6 décembre entendu explosions grenades A.S.M. toute l'après midi. Au cours de la nuit aperçu des feux mais trop éloignés pour permettre une attaque. Le 10 décembre route sur Alger, nous arrivons le 13 décembre au matin.

Dixième mission.

Appareillage le 20 décembre à 20h secteur Toulon en surface de jour. Le 21 décembre à 13h 15 alerte avions; Plongée 13h 30 surface. Le 22 décembre à 4h 30 entendu quelques explosions grenades A.S.M.. A 15h 04 aperçu un chasseur de sous marins armé de 3 canons de 150 et grenades. Il nous a repéré car nous sommes obligés de recommencer l'attaque plusieurs fois. Tubes 5-7-8-9 parés. l5h 40 feu - 2 explosions à 20 secondes au but, 2 explosions à 50 secondes à la cote. Pris la vue au périscope, il ne reste rien sur l'eau. Cap au large car nous sommes sur un fond de 86 mètres. raclages sur la coque. Orins de mines. Tafia le soir, victoire. Le 27 décembre 9h 45 poste de combat voyons un remorqueur tramant un chaland accompagné de deux vedettes. A lOh 30 laissons tomber. A 12h 40 poste de combat, voyons deux escorteurs et deux vedettes. Approchons, une vedette passe à 200 mètres sur l'avant prendre les dispositions de grenadages. Pas repérés à 12h 59, repris le quart. Le 28 décembre à 9h 20 poste de combat. Voici le rapport du commandant Bellet : aperçu un bâtiment dans le nord, constaté par la suite qu'il s'agit d'un cargo jaugeant 4000 T environ protégé par un ballon captif. Ce bâtiment est camouflé d'une bande noire très large courant en zig-zag de l'avant à l'arrière, le reste de la coque est couvert de peinture grise en tons dégradés. L'appréciation de l'inclinaison est dans ces conditions très difficile. Je ne vois pas de cheminée. L'escorte qui le protège est constituée par trois vedettes placées respectivement à l'avant à l'arrière et à bâbord. La mer est très calme, le vent léger d'est. 9h 26 Nous sommes à moins de 1000 m de la route du but. Nous ne disposons que d'une gerbe de quatre tubes étrave et je n'ai aucune confiance dans la gyrodéviation Il faut donc nous maintenir à cette distance et le plus prés possible de la route du but en raison de la lenteur d'évolution du sous marin. Battre en arrière à l'immersion de 25m pendant trois minutes (cette manaeuvre à bord du Casabianca s'effectue fort bien). A 9h 29 stoppé les moteurs, remis en avant progressivement, repris la vue estimée à 1000m, la distance à la route du but. Le dispositif d'escorte n'a pas changé. Jusqu`à 9h 37 les coups de périscope ne font apparaître aucun changement dans la situation. A 9h 371e but est venu de 15° sur la droite, la distance de lancement va s'en trouver augmentée. Rectifié la route d'attaque. Il serait nécessaire de chasser énergiquement mais le spectacle de la vedette de l'aile gauche qui se trouve à moins de 700m de nous m'incite à la prudence. Les coups de périscope sont rapides, l'allure de chasse modérée. Pris les dispositions de grenadages. A 9h 41 feu pour les quatre tubes étrave à 1800m du but dont la vitesse est estimée à 12m. La vedette la plus proche est à 300m de nous à tribord, le cap sur notre avant, le grenadage doit être imminent, moteurs avant 4, barre à droite toute, pour passer sous la vedette, augmenté progressivement l'immersion à 9h 42' 35" une explosion après 95' de parcours des torpilles. S'il s'agit d'un impact, cet intervalle de temps est très admissible, puisqu'il correspond à une distance de 2040m. Le claquement de l'explosion nous rappelle le bruit entendu le 22 décembre à 9h 45' 35".Une explosion plus lointaine. Réduit les moteurs à l'allure minimum immersion 30m. Nous allons maintenant vivre des minutes inoubliables. L'attaque des vedettes se déclenche à 9h 45'30" et débute par un chapelet de quatre grenades très rapprochées, alors que les tubes étraves n'ont encore pu être refermées (porte extérieure). La tête de batterie arrière saute. Les deux moteurs électriques de propulsion stoppent par l'ouverture des relais, le disjoncteur d'auxiliaire bâbord s'ouvre, la collerette du tuyau de chasse d'air au tube 1 se décolle du tube, la fixation de la soupape de sûreté du tube 3 est ébranlée et provoque une entrée d'eau la soupape s'ouvre. Les aiguilles des manomètres d'immersion s'affolent et se bloquent à des indications variables. De nombreux globes de lampes volent en éclat. La situation à ce moment est très grave. Si le tube 1 ne peut se fermer, la voie d'eau qui se déclare ne peut être combattue par les moyens du bord. Le sort du bâtiment est enjeu. En quelques instants, la tête de batterie arrière est enclenchée, les moteurs remis en marche, les tubes 1, 2 et 4 sont fermés mais les tentatives de fermeture complète du tube 3 restent vaines. L'entrée d'eau par sa soupape et sa fixation, si elle ne compromet pas de façon immédiate la sécurité du bâtiment est cependant inquiétante. Le bâtiment s'alourdit rapidement. Plusieurs tonnes d'eau sont embarquées dans la cale avant. Lorsque les manomètres consentent à fournir une indication d'immersion, nous nous trouvons à 145m assiette + 10. Il est impossible de chasser aux caisses de réglages dont les soupapes de sûreté fonctionnent. Augmenter l'allure jusqu'en « avant 2 » Remonté péniblement à ?Om. Réduit l'allure à « avant 1 ». Les trois vedettes sont nettement audibles séparément au G 16 et leurs émissions ASDIC sur 1? KC paraissent calées dans notre direction. Pendant les minutes qui suivent, nous essaierons de maintenir le sous-marin à une immersion profonde à très faible vitesse, le cap sur la terre. Je pense en effet que le bâtiment ne sera bientôt plus manoeuvrable si l'entrée d'eau du tube 3 ne peut être aveuglée. La seule ressource est de se poser sur le fond à une immersion moyenne. Mais le poste avant rend compte que la fuite à pu être réduite au moyen d'un madrier faisant appui sur la soupape. Décidé alors de faire le cap au large et d'entraîner nos adversaires à distance des batteries du Camarat et du Titan. Si la situation exige une action au canon, du moins sera t' elle tentée dans des conditions moins défavorables. A 9h 50 11 grenades très rapprochées et très violentes. A l Oh 0 1 neuf grenades explosent dans les mêmes conditions que les premières. Le bâtiment se comporte bien, l'immersion variant entre SO et 70m assiette +15 allure minimum des moteurs. Lorsque l'immersion atteint 70m, la chasse aux régleurs est mise discrètement en action. L'allure des moteurs progressivement augmentée. Tous les auxiliaires stoppés, sans distinction. La route est maintenue au sud et les vedettes très proches. Leurs attaques sont exécutées à grande vitesse. Les manoeuvres de la dernière minute, destinées â fausser leur estimation du but me paraissent tout à fait illusoires. Décidé de continuer en route droite, les moteurs sont mis en « avant » pendant les grenadages. Cependant le gyrocompas nous fournit un sujet d'inquiétude supplémentaire. Cet instrument qui a fonctionné avec beaucoup de fantaisie depuis le départ d'Alger, nous entraîne peut être sur un cap inattendu. Nous n'avons plus aucun moyen de contrôle le sondeur s'étant trouvé hors de combat dés les premières grenades. II est donc impératif de prendre la vue et de contrôler la situation au périscope. A l Oh 20 remonté lentement et à faible vitesse à l'immersion périscopique. Aperçu une grosse bouée surmontée d'un empannage en toile à 25m du périscope. Elle matérialise vraisemblablement le dernier grenadage. Vérifié approximativement notre cap. Rentré puis hissé à nouveau le périscope en direction de la terre. Aperçu notre but, il est apparemment stoppé dans la position ou il a été attaqué, le cap vers le nord de la baie de Pampelonne. La plus grosse des vedettes d'escorte est à couple. Le spectacle est vraiment réconfortant. Si le but n'a pas continué sa route vers l'abri tout proche des Salins et se trouve à la même position 40 minutes après l'attaque, il est certainement touché. San nouveau cap peut faire penser â une tentative de rallier St Tropez. Regagné l'immersion SOm. A l Oh 25 remonté lentement vers l'immersion périscopique. Le G 16 enregistre un renforcement très net du bruit d'hélice de la vedette. Commandé « avant 4 » barre à droite toute, immersion 60m. Au même moment nous entendons un vrombissement au dessus du kiosque sept grenades explosent avec une violence inouïe. Dans le kiosque les images deviennent floues, la coque est violemment secouée, la vitre du manomètre d'immersion vole en éclats, le panneau se soulève, visiblement, laisse pénétrer l'eau et retombe sur son siège. A l'intérieur, le personnel est littéralement soulevé du parquet par la violence des chocs. La tête de batterie arrière saute, le bâtiment monte à 13m en assiette -5, l'arrière prés de la surface. Commandé moteurs « avant 6 » (maximum). Le sous marin descend à grande vitesse à 60m. La vedette est toute proche, les émissions ASDIC sont très nettes. Jusqu'à 1 lh 15, tenu l'immersion entre SO et 70m, un moteur « avant 0 » mini 50t/m. Fait dîner l'équipage au poste de combat. Je pense que les vedettes ont épuisé leurs grenades mais qu'elles seront relayées dans I'après midi. Jusqu'à 13h le contact est maintenu mais aucune attaque n'a lieu. Les bruits d'hélices et les émissions ASDIC ayant nettement faibli, repris la vue. Rien aperçu. Fait rompre du poste de combat. Remis de l'ordre à bord. Epuisé 4 tonnes d'eau de la cale avant. Absorbé 80m/m de surpression. Fait route vers la limite est du secteur. Effectué une ronde sérieuse du matériel. Le tube 3 est fermé, enfin, avec 70kg de pression. Constaté un dèsaccorage partiel des batteries. Les accoreurs ont jaillit de leurs encastrements, principalement dans la batterie arrière. Un tuyau d'air de lancement des diesels est cassé. Les thermomètres diesels sont hors d'usage ainsi que de nombreux appareils de mesure. Le tube lance torpille n°11 est plein d'eau. Le miroir du galvanomètre du sondeur est décollé. Les appareils d'écoute, quoique assourdis pendant les explosions sont en état de marche. Dans la soirée, mis au tube 2 et 4 qui sont en état de fonctionner, nos deux torpilles de réserve. Rectifié i'accorage des batteries. Nous devons donner toute la mesure de notre courage et le calme de notre efficacité professionnelle et de notre abnégation (mort). Ces heures resteront gravées à jamais dans notre mémoire. A 20h le bâtiment est de nouveau en état de combattre. 20h surface. Patrouille en surface au sud du Titan. L'absence du sondeur nous interdisant les trajets des nuits précédentes avec les atterrissages sur les haut fond de l'Esquillade. Décidé pour le lendemain d'explorer la baie de Pampelonne et de St Tropez pour y retrouver notre adversaire. Le 29 décembre à 4h plongée, à 4h 45 ronds d'étanchéités à 50m RAS. A 8h 55 atterri à 8 milles dans le 110 de Camarat. Légère brume sur la terre. Rien aperçu en baie de Pampelonne. Nous n'aurons pas le temps d'atteindre l'ouverture de la baie de St Tropez avant la nuit. Le 3 janvier 1944 quittons le secteur route sur Alger. Le 4 janvier, en surface, à 17 naeuds. A l lh 35 un avion en vue, alerte, plongée le ballast 4 arrière ne s'ouvre pas par une assiette négative de plus de 4S° les moteurs (avant 4). L'avant du sous-marin est à lOS mètres pas moyen de rester debout, c'est impressionnant. A 12h surface. A 23h 30 alerte, nous sommes en face d'un sous marin allemand l'un et l'autre nous plongeons et on s'évite, il est comme nous sans torpilles. A Oh surface, reprenons notre route. Le 5 janvier à 9h amarres à Alger. Repos bien mérité pour l'équipage de 15 jours à la montagne et à la campagne. Mois de février nombreux exercices à Sidi-Ferruch et plongée avec 50 commandos à bord, débarquement en pneumatiques exercice à terre et rembarquement. Ces opérations ont lieu la nuit.

Onzième mission.

Appareillage le 11 avril à 20h pour Maddalena en Sardaigne. 23h 45 Alerte plongée un convoi allié que nous venons de dépasser est attaqué par l'aviation allemande. Le 13 avril surface. Diesels en route. Passons le détroit de Bonifacio pour faire escale à la Maddalena en Sardaigne occupée par les alliés. A l 5h amarrés à quai à la Maddalena, le soir sortie à terre, visite au foyer des armées, bar et retour vers le bord en chantant la chanson du Casa: « arrière arrière flotte hitlérienne ou italienne » ce qui a déplu à quelques nationalistes sardes. Il s'en est suivi une bagarre mémorable avec la participation des italiennes qui des fenêtres, nous balançaient des pots de fleurs ou de cactus sur la tête. Malgré la riposte énergique et musclée, nous avons été très heureux de l'intervention d'un GMC américain baché heureusement dont les conducteurs, en tirant heureux coups de 11 mm42 en l'air, ont fait fuir cette populace et nous ont ramené à bord. Le 14 avril appareillage de Maddalena à 9h secteur Nice Cannes. Le 16 avril à 1Sh 5$, entre deux prises de vue au périscope, stupeur, l'avant du bâtiment est violemment secoué. Etonnement général. Prise de vue, le kiosque avec son pavillon national, le canon sont hors de l'eau nous sommes échoués entre Saint Laurent sur Mer et Nice. En face sur la côte des blockhaus allemand. Nous avons été rabattu sur les galets par le courant du Var et nous sommes en position très critique. Arrière 6 moteurs électriques «maxi » alors que les batteries allemandes (aussi surprises que nous) ouvrent le feu. Nous réussissons à retrouver du fond avant d'avoir été touché. Heureusement car l'équipage se voyait déjà défilant à Nice en chantant "Maréchal nous re-voilà. Le 23 avril, prenons le secteur San Remo désespérés de ne trouver aucun transports à couler, nous envisageons de détruire au canon des dépôts de combustibles sur la côte italienne à Umeglia. A 20h 26 surface, attaque au canon sur les dépôts. Un obus part, hélas le deux ne veut rien savoir, le canon est enrayé. A 20h 29 nous nous éloignons en plongée. Le 24 avril retour au secteur de Nice Cannes. A 20h 30 apercevons un chasseur de sous marins qui nous a repéré lui aussi, attendons la nuit pour l'attaquer au canon en surface. A 21h 30 surface, diesels à 360T/M 16 nœuds. Malheureusement le canon de 100m/m, bien que la culasse ait été visitée par les canonniers, la veille en surface, refuse tout service. Seul le canon de 20 CA est efficace vidons 3 chargeurs sur le chasseur qui surpris de nous voir en surface, rejoint la côte sans riposter. Le 25 avril, reçu ordre d'Alger, devons quitter secteur demain à 4h et faire escale à la Maddalena. A 20h 44 aperçu un chasseur de sous-marins sortant de Cannes. C'est peut être celui d'hier. 20h 54 surface. Poste de combat canon. Nous ayant aperçu le chasseur rentre aussitôt au port. Continuons de longer la côte en surface, aux diesels relativement bruyants, à 600 mètres seulement mystère, les batteries restent muettes. Le 26 avril devions quitter le secteur à 4h mais le commandantdécidederesterjusqu'à midi avec l'espoir de trouver du gibier. A 12h route au sud. Le 27 avril amarrés sur coffre à Maddalena. A 20h appareillage pour Alger. Le 29 avril à 9h arrivée à Alger.

Douzième mission.

Le 20 mai appareillage à 20h pour Barcelone. Le 22 mai à 23h 40 surface devant Barcelone, après avoir laissé défiler un superbe paquebot espagnol tout illuminé avec musique pour les passagers. Puis un chalutier espagnol sort de l'ombre, sans feu, lui, nous approche il fait très beau temps. Plusieurs agents secrets, que nous avons amené d'Alger, embarquent sur ce bateau, puis il nous livre, lui, deux autres agents secrets dont une femme, plus un container métallique rempli de documents paraît-il. Le 24 mai arrivée à Alger vers l Oh.

Treizième mission.

13éme mission: Le 4 juin appareillage secteur Toulon via Maddalena. Le 6 juin à ?h 58 stoppé les diesels dans le détroit de Bonifacio. A coté de paisibles pêcheurs corses qui se demandent bien ce que l'on va leur demander et échangeons SO litres d'huile contre langoustes et homards. Quatre heures d'escale à la Maddalena, refait le plein d'eau potable et appareillage à 17h 54 pour le secteur de Toulon. Le 8 juin à lh 40 en surface, aperçu une silhouette. Armement du canon de 100 qui fonctionne, cette fois, et ce sont 49 obus qui partent sans désemparer, dont plusieurs font mouche car le chasseur dégage une fumée noire. Il riposte vigoureusement mais ses coups passent au dessus de nous. Nous nous approchons d'avantage et voyons qu'il est armé de deux canons de 150, deux de 88, deux de 40. A 2h 02 tubes 1-2-3 et 4 parés - feu. Une torpille reste dans le tube à 300 mètres du bord, deux torpilles rentrent l'une dans l'autre, une énorme explosion, la coque est secouée, la quatrième fait but. Plongée pris la vue au périscope. Rien sur l'eau. Terminé pour lui. Surface continuons la patrouille. 14 juin navire en vue. Poste de combat approchons davantage. C'est un navire hôpital « Le Canada » Pas de chance pour nous, il est interdit de couler ces bateaux. Le 18 juin une formidable tempête se lève. Sh 15 prenons 1e cap. Moteur électrique tribord avant 2. Diesel bâbord en charge autonome. Ciel bouché estime difficile, tangage et roulis provoquent un déversement d'acide des accus dans la cale, ce qui signifie quand rentrant à Alger, il faudra sortir 300 accus au palan différentiel pour laver les bacs et les accoreurs à l'ammoniaque, les fonds de cale, batteries. Le 20 juin arrivé à Alger à 8h, avec une victoire un chasseur de sous marins coulé au canon. Se fut la dernière mission en méditerranée et 2500 heures de plongée depuis Toulon. L'amirauté décide de nous envoyer au U.S.A. pour réparation, un repos de huit jours à Sidi-Ferruch avant notre départ. Le lb juillet à 19h départ pour Casablanca. Arrivée à Casablanca le 19 juillet à 9h. Le 2 août appareillage pour Philadelphie en compagnie d'un escorteur américain. Tous les matins à 8h plongée pour vérification et pesée du sous marin et exercice avec l'escorteur. Pendant la traversée de la mer des Sargasses admirons les vols d'exocets et les tortues. Le 15 août nous remontons le Delaware River, arrivée à Philadelphie à 15h. Nous logeons à la Sub Marine Bak. Plusieurs mois de vie américaine. Pendant la refonte du Casabianca se faisait pour une autre destination le Pacifique. Les événements se déroulent si vite dans le Pacifique avec la bombe atomique que nous allons rentrer en France. Le 28 février 1945 appareillage pour Kew London, pour faire les essais, après les réparations. Arrivée le 1 ' mars essais et exercices. Le 15 mars appareillage pour Casablanca via Les Açores. 18h restons mouillés dans la rade, une brume épaisse interdit toute visibilité. Le 16 mars 19h 401a brume se dissipe. Partons avec un escorteur américain. 20 mars Tempête. Le 24 mars arrivée à la Horta dans l'île de Faval. Le 25 mars appareillage pour exercices avec les aviations anglaises et américaines. De 6h 30 à 22h 30 retour. Le 26 mars à 13h 30 départ de la Horta pour Casablanca. Le 27 mars, pointe négative de 30° pendant la pesée. Le 30 mars arrivée à Casablanca à lSh 30. Hélas c'est le début de la dislocation de l'équipage. Le 2 avril les adieux du commandant Bellet à son équipage. Des adieux fort émouvants, celui qui nous à conduit au combat et à la victoire et regagne Paris, nous le regrettons c'était un bon commandant pour son équipe. II reste toujours dans ma mémoire. Une partie de l'équipage regagne la France par petits groupes. Un autre commandant prend le commandement. Après plusieurs visites dont les différents ports du Maroc, le sous marin Casabianca regagne Toulon le 29 septembre 1945, ou son odyssée se termine après avoir écrit les plus belles pages d'histoires entre le départ tragique du 28 novembre 1942 et son retour le 29 septembre 1945. Tous les honneurs lui sont rendus. Quelques jours plus tard, je pars en permission pour embrasser ma mère et mes deux soeurs que je n'avais pas vue depuis janvier 1940 à Gravelines. Le 4 février 1946 je débarque du Casabianca pour embarquer sur l'aviso « Commandant Duboc » Je quitte le Casabianca le coeur serré, mais fier d'avoir été sous les ordres du commandant L'Herminier, du commandant Bellet et de mon ingénieur Kermeur. Dans les mauvais et les bons moments, je revis ce passé dans l'honneur et la gloire d'avoir accompli mon devoir de français. Je conserve un bon souvenir inoubliable. Dans ma retraite avec mon épouse Monique et mes deux enfants Myriam et Charly nous vivons des jours heureux et 57 ans de bonheur.

Fait à Bray-Dunes le, 13 août 2001

Signé Charles BERNARD

Allocution du 24 novembre 1997 par Lucien DAYAN Président de la 191ème.Section des Médaillés Militaires de DUNKERQUE

«CASABIANCA» Pour Charles BERNARD Charles Bernard est né le 9 Mai 1922, à Gravelines. Son père, pendant la guerre de 1914-1918, était lieutenant au 110ème R.I. Sa conduite fut remarquable : Légion d'Honneur, Croix de Guerre avec 3 citations. Alors que Charles n'a pas encore 11 ans son père meurt de ses blessures.

Pupille de la nation, Charles BERNARD finit ses études à l'Ecole Pratique de Dunkerque (actuel Lycée Benjamin Morel). En 1938, il a 16 ans, il entre à l'Ecole des Apprentis Mécaniciens de la Marine de Lorient.

Breveté, il embarque à bord du contre-torpilleur Volta. (Volta et Mogador pouvaient atteindre la vitesse de 52 noeuds, soit 96 km/h. C'est la guerre, le Volta, basé à Mers El Kebir participe à plusieurs missions de bombardement le long des côtes Italiennes.

A l'armistice, le 22 Juin 1940, le Volta est désarmé à Mers El Kebir.

Le 3 Juillet, une flotte anglaise se présente devant Mers El Kebir et c'est le drame épouvantable que vous connaissez.

La propagande de Vichy, qui a exploité habilement le choc provoqué, eut des répercussions notables, pour la suite des événements.

Sous une pluie d'obus de 380, le Volta appareille et se fraye un passage. Dès qu'il le peut, il ouvre le feu, une de ses salves touche le croiseur Résolution. Le cuirassé Strasbourg, 4 contre-torpilleurs dont le Volta et 1 torpilleur échappent au désastre et gagnent Toulon.

En novembre 1940, Charles Bernard est muté sur le Hardi et promu au grade de Quartier Maître.

C'est le 24 Avril 1942, qu'il embarque à Toulon sur le sous- marin Casabianca.

Le 8 Novembre 1942, les américains débarquent en Afrique du Nord.

Le 17, l'Amiral Darland donne l'ordre à la flotte de se tenir prête à rejoindre les ports d'Afrique du Nord. Le 26 Novembre, dans la soirée le C.V. L'Herminier commandant du Casabianca donne des ordres pour un appareillage imminent.

Vers 5h00 le matin du 27, les allemands investissent l'Arsenal de Toulon. Pendant qu'ils essaient de forcer les portes, le Commandant L'Herminier appelle au poste de combat. 5H05 le Casabianca largue ses amarres et se dirige vers les passes sous une averse de bombes, grenades, mitraille.

Un filet anti sous-marins barre l'entrée du port, le patron du remorqueur refuse d'ouvrir sans ordre, c'est alors que le Lieutenant de Vaisseau Bellet commandant en second saute sur l'avant du Casabianca, et, sous la menace de son revolver, oblige le patron du remorqueur à ouvrir le filet.

A peine dehors, le Casabianca plonge mais reste dans les parages pour guetter une opportunité. L'équipage entend nettement les bruits sourds des explosions de la flotte qui se saborde.

Le 30 Novembre, il est amarré au poste 9 de la jetée nord d'Alger.

Dés le 11 Décembre, débuteront de nombreuses missions secrètes en Corse et sur les côtes de Provence, transportant de nuit pour la résistance : armes, munitions, matériel radio, débarquement ou rembarquements d'agents spéciaux.

Le 11 Septembre 1943, dans le plus grand secret, il embarque les109 hommes du 1er. Bataillon de Choc, retenus pour cette opération, mais, un qui ne devait pas partir c'est embarqué « clandestinement » c'est donc 110 commandos qui embarquèrent.

La traversée ne fut pas des plus confortable, pensez... 110 hommes avec armes, munitions, vivres, etc... pour 48 heures, plus 60 hommes d'un équipage réduit c'est un total de 170 passagers qui firent la traversée sur ce submersible de 1500t. Quand on sait qu'à cette époque l'espace dans un sous-marin était des plus réduit, vous pouvez imaginer la situation. (Le 1er. Choc avait été constitué à Staouéli, à côté d'Alger, par des volontaires avec une majorité de « Pieds Noirs » eux même ayant une majorité de Juifs d'Afrique du Nord)

Dans la nuit du 13, aux premières heures, le débarquement du commando a lieu dans le port d'Ajaccio, la jonction est faite avec les résistants, immédiatement ils s'enfoncent dans les terres. La nuit suivante, le Fantasque et le Terrible qui avaient fait la traversée à 30 noeuds (55km/h), débarquent le reste du bataillon. Ces unités pouvaient atteindre une vitesse supérieure à 45 noeuds soit environ 83kmh. Pour la première fois depuis le 22 Juin 1940, des soldats français foulaient le sol de la nation et commençaient sa libération. 1500 combattants d'élites allaient affronter 80 000 italiens et 45 000 allemands qui constituaient la garnison de « l'Ile ». Le 4 Octobre 1943, le premier des départements de France était libéré.

C'est le 28 Décembre 1943, que les marins du Casabianca allaient vivre les heures les plus terribles, les plus angoissantes de leur vie, des heures pendant lesquelles ils devront donner toute la mesure de leur courage, de leur calme, de leur efficacité professionnelle, de leur totale abnégation. Ces heures resteront gravées à jamais dans leurs mémoires.

Pour la suite de ce récit, que j'ai tiré du journal de bord du Commandant Bellet, je vais vous demander de vous imaginer que : vous êtes en plongé dans un sous marin. La lumière est blafarde, l'atmosphère confinée, l'odeur de l'huile et du gaz oïl sature, il fait une chaleur moite, les seules indications qu'un autre monde existe, ce sont les bruits et les instruments.

Pendant les grenadages, ayez l'impression que vous êtes au centre de l'explosion et que vos oreilles vous font mal ; vous jouez une partie de colin maillard qui n'a qu'une seule règle ; la mort horrible pour celui qui perd.

Le Casabianca est en patrouille devant Toulon en plongé périscopique...

9H20 - aperçu un cargo... environ 4000 t. portant un ballon captif, escorté de 3 vedettes...La première sur son avant, la deuxième sur bâbord (à sa gauche)... la troisième ferme la marche.

9H26 - distance du but 1000 m. immersion 25 m. le Casabianca évolue lentement pour se mettre en position de tirer avec ses tubes d'étrave.

9H29 - Stoppé... avant lente... coup de périscope... le dispositif de l'ennemi n'a pas changé.

9H37 - le but a viré de 15° à tribord (sa droite) la distance de tir est modifiée, il faut rectifier la route d'attaque... la vedette de bâbord est à moins de 700m.... pris les dispositions en cas de grenadage.

9H41 - vitesse du but 12 noeuds (22 km/h)... distance 1200m. ... Feu des 4 tubes d'étrave....la vedette n'est plus qu'à 300m... elle fait cap sur notre avant... le grenadage est imminent...moteurs en avant 4... barre à droite... augmentée l'immersion pour passer sous la vedette.

9H42 35s - explosion après 95 secondes de parcours des torpilles... nous avons probablement atteint notre but...

9H43 35s - explosion plus lointaine... réduit les moteurs au minimum... immersion 30m.

9H45 30s - attaque des vedettes qui débute par un chapelet de 4 grenades... les tubes d'étrave n'ont pu encore être fermés... la tête de batterie arrière saute...les 2 moteurs électriques de propulsion stoppent... les soupapes de sûreté des tubes se décollent et provoquent une entrée d'eau...les manomètres de plongée s'affolent... immédiatement, les moteurs sont remis en marche... les tubes 1-2-4 fermés...seul le 3 reste ouvert... le bâtiment s'alourdit rapidement...

Quand les manomètres se stabilisent, ils indiquent que nous nous trouvons à 88m de profondeur assiette + 10... (la profondeur prévue à la construction était de 80 mètres).

Les trois vedettes sont toujours là....le tube 3 n'est toujours pas aveuglé... il n'y a pas d'autre ressource que de se poser sur le fond...

Le tube 3 est enfin obstrué par un système de fortune : un madrier coincé contre la soupape de sûreté.

9H50 - gerbe de 11 grenades....explosions très rapprochées et très violentes...

10H01 - passage des vedettes... 9 grenades explosent... l'immersion varie entre 50 et 70m ...cap au sud... allure progressivement augmentée...

Les vedettes sont très proches... leurs attaques se font à grande vitesse... le gyrocompas nous fait des fantaisies... le sondeur est hors service... nous n'avons plus aucun moyen de connaître notre position... il faut prendre la vue.

10h20 - remonté périscopique... vérifié la position...le cargo est stoppé une vedette à couple...plongée 60m....

10H25 - remonté immersion périscopique... très net bruit d'hélice...avant 4 ... barre à droite... immersion 60m... un vrombissement au-dessus du kiosque... 7 grenades explosent avec violence... la vitre du manomètre vole en éclats.... le panneau se soulève... laisse pénétrer de l'eau et... retombe... les hommes sont littéralement soulevés du parquet... le bâtiment monte à 13m....assiette - 5 l'arrière est tout pré de la surface...moteurs en avant 6 ...plongée 60m.... la vedette est si proche qu'on entend ses émissions ASDIC.

11H15 - profondeur entre 50 et 70 m.... jusqu'à 13heures les vedettes se maintiendront mais sans nous grenader... leurs munitions étaient peut-être épuisées. Chacun peut imaginer ce que cet équipage a pu supporter, sans faillir ... on rentre au port on répare et on appareille à nouveau pour l'incertitude d'une autre mission...

Notre camarade Charles Bernard embarqué sur le Casabianca le 24 Avril 1942, y resta jusqu'à la Libération. La poitrine de notre camarade est ornée des plus belles décorations qui puissent être décernées à un homme qui s'est battu pour sa patrie :

Il est chevalier de la Légion d'Honneur à titre militaire, Médaillé Militaire, sa Croix de Guerre porte 2 étoiles de bronze, et 3 étoiles d'argent, il a donc été cité 5 fois ...mais hélas il n'en est pas sorti indemne..., vivre si longtemps dans une atmosphère pratiquement sans oxygène cause des dommages irrémédiables, une invalidité de 85% accompagne ses souvenirs. Le Casabianca a effectué 2 500 heures de plongée, il a transporté 35 tonnes d'armes en Corse, 20 agents secrets, 109 + 1 hommes du 1er Bataillon de Choc, il fut engagé 10 fois contre l'ennemi, coulé 3 bâtiments allemands, effectué 14 missions de guerre.

Le Casabianca a été cité 6 fois à l'ordre de l'Armée et 1 fois à l'ordre du corps d'armée, son fanion porte donc la Croix de Guerre avec 6 palmes et 1 étoile de vermeil. Le 20 septembre 1943, il reçoit la flamme de la Médaille Militaire.

Il porte la fourragère de la Légion d'Honneur. Equipage d'exception... Bâtiment prestigieux. ..mythique... le nom que l'on donne à un navire doit d'une manière ou d'une autre influencer son destin

Pourquoi ce nom : CASABIANCA Le 10 Août 1798, le vaisseau Orient est mouillé en rade d'Aboukir, il est commandé par un Corse, le Capitaine de Vaisseau Casabianca, son fils, âgé de 12 ans est à son bord, embarqué comme pilotin. La flotte anglaise commandée par Nelson attaque la flotte française qui est au mouillage. Le commandant dit à son fils probablement avec l'accent corse : « Mon fils ! Je compte que tu seras brave au combat. Je t'interdis d'abandonner le navire sans mon ordre ! » Pendant la bataille, un boulet emporte les deux jambes du commandant de l'Orient qui en meurt. Le vaisseau est en flamme, le pilotin est appelé par les membres de l'équipage qui sautent du navire dont les soutes vont exploser. Le jeune pilotin refuse de quitter le bord « Mon père m'a interdit d'abandonner le navire sans son ordre ! Il ne peut plus me dire de débarquer ! je ne puis m'en aller ». Le sous marin Casabianca porte le nom de ce jeune héros Corse, et, hasard ou volonté éclairée, c'est au Casabianca, qu'a été dévolu l'honneur de rendre possible la libération de la Corse.

Je n'avais que 10 ans, et j'ai eu le privilège de voir ce sous marin plusieurs fois à Alger, notamment lorsqu'à la tombée de la nuit, sa fine silhouette sombre et mystérieuse quittait le port. Je savais, par mon père, qu'il partait en mission... Je garde de mon enfance ce souvenir intense, impartageable ; du Casabianca. Plus tard, ayant choisi de naviguer, j'ai souvent fait escale à Brest... à chaque voyage, lorsque je voyais le Casabianca rouillé, abandonné, amarré sur coffre à l'entrée du port de commerce, mon coeur se serrait devant tant d'ingratitude.

Le Casabianca est et restera un symbole, et même s'il n'existe plus, il est là... dans notre mémoire. A charge pour nous de transmettre, comme un héritage sacré, les valeurs qu'il représentait. -

Charles BERNARD... Renseignements par Ch. BERNARD ...191ème.Section des Méd. Mil. «CASABIANCA» par le Cdt. l'HERMINIER-Journal de bord du Cdt.BELLET

 

 

 

Une anecdote de José VASSEUR

Le fanion du CASABIANCA

C'était en 1958 il me semble. Un monument avait été érigé dans la commune de La Croix Valmer, monument rappelant les opérations du Sous-marin CASABIANCA durant la seconde guerre mondiale. Pour l'inauguration un piquet d'honneur avait été demandé et c'était le sous-marin ASTREE qui avait été désigné pour cette "corvée" dominicale. Le chef de ce détachement était le Second Maître torpilleur Jean, maître chargé sur l'ASTREE J'en faisais partie avec un autre de mes amis, Guillou (électricien) dit " Pain Beurre" et De Brondeau Régis (mécanicien). Pour la circonstance nous avions troqué les rubans légendés de nos bonnets contre d'autres portant le nom CASABIANCA. Le chef avait reçu le fanion du CASABIANCA. Tout cela devait être rendu au retour. Un car nous avait emmené de la 1 ère escadrille jusque la base de Saint-Raphaël, d'où nous sommes repartis dans un camion Citroën surnommé "Junker" en raison de sa carrosserie ressemblant à celle de l'avion. Il n'y avait pas de siège et nous devions nous tenir aux renforts de carrosserie. Lors de l'inauguration où il y avait beaucoup d'Amiraux et Officiers Supérieurs, Madame L'herminier est passée devant nous la tête basse. Elle n'a même pas remarqué que les marins portaient le ruban CASABIANCA et que le chef avait le fanion CASABIANCA sur son fusil. Cette attitude ne surprit nullement le chef Jean qui avait eu l'occasion de rencontrer cette personne aux USA d'où elle était originaire. Pour le déjeuner il nous fallut retourner à la base de St Raphaël et revenir au restaurant où les Officiels déjeunaient. Un gendarme maritime assurait une surveillance à l'extérieur. Il nous fit part du déroulement de ce déjeuner où 2 partis; les supporters du Cdt Jean L'Herminier et les opposants; s'étaient copieusement invectivés, et il avait dû se montrer pour ramener le calme. Une plaque devait être découverte sur un rocher dans une crique proche de La Croix Valmer là où les débarquements d'agents avaient eu lieu. Nous nous y sommes rendus toujours avec le "Junker" et par un chemin difficile. A l'issue de la cérémonie alors que nous allions entreprendre la remontée du chemin, un amiral se présenta devant le chef Jean et l'interpella : -"C'est le fanion du CASABIANCA ? -Oui ! -C'est trop précieux pour être confié à un second maître. En disant cela il s'empara du fanion et se dirigea prestement vers la route. Un moment de stupeur pour le chef qui ne bougea pas de suite ce qui permit à l'Amiral de se faufiler parmi les gens qui escaladent le chemin et de disparaître. Nous sommes rentrés à la base assez perturbés car c'était l'ASTREE qui n'avait pas été à la hauteur et comme le chef nous le supportions mal. Il ne nous fut fait aucun reproche et ce n'est qu'une quinzaine de jours après que le fanion réintégra le CASABIANCA.

José VASSEUR

-Equipage : 5 officiers plus un en opération et 79 hommes -

Déplacement en surface : 1500 tonnes

-Déplacement en plongée : 2000 tonnes

-Longueur : 92,30 m

-Hauteur : 8,20 m

-Vitesse en surface : 20 noeuds

-Vitesse en plongée : 10 noeuds

-Rayon d'action : 14.000 milles à 7 noeuds, 10.000 milles à 10 noeuds et 4.000 milles à 17 noeuds Rayon d'action en plongée : 90 milles à 7 noeuds

Propulsion : 2 moteurs diesels de 9 cylindres de 4.300 cv 2 moteurs electriques Alsthom de 1.200 cv

-Armement : 11 tubes lance torpilles 1 canon de 100 mm sur le pont avant, une mitrailleuse de 13,2 en kiosque

Quelques liens sur le "Casabianca"

-La section CASABIANCA des sous-mariniers de l'A.G.A.A.S.M.

 

-Le matelot Jean Couturier, sous-marinier du Casabianca en 1943

 

SM Casabianca Youtube texte

 

CASABIANCA

Un long métrage de Georges Péclet

Produit par les films Croix du sud

Sortie en france le 20 février 1951

 

Le film retrace l'histoire véridique du sous-marin français Casabianca, sous les ordres du capitaine de corvette Jean l'Herminier. Le 27 novembre 1942, le Casabianca s'échappa de Toulon préférant continuer la guerre avec les alliés, plutôt que de se saborder avec le reste de la flotte française. Il rallia Alger puis participa au ravitaillement des maquis corses, permettant à l'île de se libérer en septembre 1943...

Ici Un lien sur les détails du film 

SM Casabianca Youtube

Les commentaires

Ecrit par ENGELHARDT
le 2013-03-23 à 21:27:36

Mon oncle Gilbert Fortrait a été officier sur LE CASABIANCA, avant d\'être embarqué sur LA PERLE, qui fut bombardé au large de Terre-Neuve.
Tragique méprise ! Un avion hollandais l\'avait pris pour un sous-marin allemand. Je porte son prénom en son souvenir. (voir le site de Christian LECALARD, TOULON)
Gilbert ENGELHARDT
Nantes

Ecrit par BRUNELEAU
le 2012-07-04 à 20:57:59

je suis la petite fille de Louis Bruneleau et souhaiterais savoir si qq\'un l\'a connu afin de le découvrir à travers vos témoignages. mon Père était agé de 2 ans lors de sa disparition et ma grand mère aujourd\'hui décédée n\'en parlais que très rarement car trop pudique. merci par avance. c\'est important pour notre famille!

Ecrit par bruneleau
le 2012-06-25 à 22:36:49

bonjour,mon père est à la recherche de photos,témoignages et articles sur son père donc mon grand père Bruneleau louis qui était sur le sous marin le Casabianca.merci d'avance.

Ecrit par Gravier Jean-Louis
le 2011-04-20 à 12:11:09

Bonjour,
Mon père Joachim GRAVIER était canonnier sur le casabianca. Depuis sa disparition en 1976 je recherche des liens sur cette période de sa vie. Discret sur les moments difficiles il aimait à raconter, des histoires "gentilles", de l'ambiance entre autre...
Je suis passé voir le kioque du Casa à Bastia, moment d'émotion...
Je recherche aussi des élements sur la période américaines du casabianca. Des anectodes...

Ecrit par catherine Denoyel
le 2010-06-30 à 16:53:57

Mon pere Maurice Fournier etait Officier de liaison sur le Casabianca en 1944.IL en avait un tres grand souvenir.Un ancien du Casabianca se souvient-il de mon pere et de sa mission à bord de ce sous-marin. merci

Ecrit par Louis de Casabianca
le 2008-12-15 à 16:29:59

Bonjour, je suis un Casabianca. et ce sous marin qui est attaché à notre famille à été construit en l'honneur de mon ancêtre Louis de Casabianca.

Ecrit par José VASSEUR
le 2008-04-15 à 08:14:41

Qu'était ce le Canada ?

Ecrit par rod
le 2008-04-15 à 00:22:10

mon grand père était sur le canada, charles verrier...savez vous si le canada est resté longtemps à quai à dakar???

Ecrit par brindel
le 2008-01-26 à 15:29:08

bonjour mon oncle monsieur andre lemesle etais sous marinier pendant la seconde guerre
de memoir d'enfant il etait maitre torpilleur . base en algerie,je me rappel plus le non du sous marin . ayant eu la jaunisse le sous marin est parti en mission et disparu en mer du nord

Ecrit par Eric AUFFRET
le 2008-01-01 à 11:21:40

Bonjour, je m'appelle Eric AUFFRET et d'après mon père, mon grand-père était mécanicien électricien sur le Casabianca durant 1942... Quelqu'un pourrait-il me confirmer sa présence sur ce bâtiment et ainsi pouvoir conaitre un peu mieux sa vie de marin militaire ?

Eauffret@wanadoo.fr.

Merci beaucoup à tous.

Ecrit par Gabriel
le 2007-11-20 à 00:25:07

Bonjour mon grand-père était officier sur le contre torpilleur Volta. Il s'appelle Thomas Cario. Je cherche des photos du bâtiment pendant la bataille de Mers-el-Kébir. Merci d'avance

Ecrit par GRAU
le 2007-11-12 à 13:09:05

Bonjour, mon père était sous marinier sur le casabianca, il s'appelait GRAU André georges né le 04.10.24 à Chatellaillon en Charente maritime, l'avez vous connu? j'aimerai connaitre son histoire, son passé, car il est décédé ,il me manque beaucoups. Merçi de me contacter, vous remerçiant a l'avance, sincères salutations.
Mme GRAU Christiane

Ecrit par Anonyme
le 2007-03-23 à 13:24:08

Bonjour,
Je suis la fille de claude landolphe, frédérika
vous etes donc le cousin de mon pere.
je ne sais pas ce qui s'est passé, à cette epoque, je n'etais pas née encore, mais c'est un grand blanc pour moi, car mon pere ne parle de rien. Il n'a jamais voulu évoquer ces faits devant moi.
alors je me pose des questions, plein de questions.
peut etre pourrez vous répondre à quelques unes
merci d'avance.
Sincères salutations.

Ecrit par Paul Pierfédérici
le 2006-07-08 à 12:15:07

Bonjour,

Je suis interessé par cette annonce sur laquelle je suis tombé par hasard. La soeur de mon père , François
Pierfédérici , avait un fils appelé Claude Landolphe, algérois comme nous tous et dont nous avons perdu la trace en 1962. J'espère que cette démarche sera la bonne , merci de me contacter.sous marinier

Ecrit par Véronique De Andreis née Pettit
le 2005-04-16 à 05:52:44

Je suis à la recherche de personnes ayant connu mon père Olivier Pettit, engagé dans la marine. Il était agé de 2 ans à Mers el Kebir. Malheureusement décédé en 1979 je n'ai pu me souvenir du nom du bateau sur lequel il était. Il a fini la guerre en tant qu'officier de réserve mais après Mers el Kebir il est parvenu à rejoindre les forces françaises libres et a travaillé pour le 2e burreau avec des missions notamment en Espagne ce qui lui a permis de rencontrer ma mère. Si ce nom vous dit quelque chose merci de répondre à mon message.

Ecrit par landolphe frédérika
le 2005-03-09 à 09:58:55

bonjour,
mon père était sous marinier à la meme epoque, je crois sur le casabianca.
il s'appelle claude landolphe
l'avez vous connu?
j'aimerai connaitre cette histoiremieux, car il n'en parle pas beaucoup