Historiques

Astrée - Les sous-mariniers rendent hommage à une opération de guerre menée par le Casabianca

Article publié le mardi 7 mars 2006
L'évocation de la ville de Ramatuelle dans l'article de la section Rubis, me remet en mémoire une journée passée en partie dans cette ville en 1958 ou 1959 je ne sais plus exactement pour l'inauguration d'un monument commémorant un débarquement d'agents par le sous-marin Casabianca. Nous étions 6 : 5 jeunes matelots et un second maître du sous-marin l'Astrée. Le second maître torpilleur JAN , maître chargé sur l'Astrée et 5 matelots fraîchement sortis de l'école et qui avaient encore en mémoire le maniement des armes. Nous devions constituer le piquet d'honneur lors de l'inauguration de deux monuments. Pour cette occasion il nous avait été distribué des rubans légendes « Casabianca » à mettre en lieu et place de « Sous-marin l'Astrée »., et le chef reçoit le fanion de l'escorteur d'escadre Casabianca. Départ en Junker, c'est ainsi que l'on appelait les camionnettes tôlées Citroën pour la base aéronavale de Saint-Raphaël, à partir de laquelle nous serions pilotés vers les lieux de cérémonie. Un gendarme maritime en motocyclette nous prend en charge et nous amène à Ramatuelle. Il y a un monument (je ne l'ai pas retrouvé lors d'un voyage récent) érigé en souvenir des débarquements faits par le sous-marin Casabianca sous les ordres du Commandant Lherminier. IL y a une musique, pleins de galonnés et étoilés et des civils. Notre rôle sera de rendre les honneurs lors de différents moments de la cérémonie. Fastoche. Marseillaise, dépôt de gerbes, etc. Alors que nous présentons les armes, un groupe de personnalités nous passe en revue. Parmi elles une dame toute vêtue de noir qui marche tête baissée et semble nous ignorer. Le groupe s'éloigne et le chef Jan me dit tout bas, j'étais à sa gauche ; - C'est madame Lherminier. Durant la cérémonie elle se trouvait face à nous et elle a bien dû voir que nous portions le ruban Casabianca et que le chef avait le fanion. Etrange attitude lorsqu'elle passe près de nous. Etait- elle intéressée par cette cérémonie ? Cette première partie étant terminée, nous retournons à la base de Saint-Raphaël pour le repas. Une autre cérémonie est prévue l'après-midi. Le point de rendez- vous de l'après-midi était proche d'un restaurant là où déjeunaient les officiels. Un gendarme maritime assurait la surveillance de l'établissement, il discute avec celui qui nous avait pilotés et explique que le repas avait été houleux entre les partisans du Commandant Lherminier et d'autres qui l'étaient moins. Il avait bien failli intervenir. Nous nous rendons ensuite en bord de mer par un chemin escarpé, à peine déblayé des roches inutiles. Sur un rocher à deux pas de la mer, une plaque a été apposée à l'endroit où ont été débarqués les agents. Tant bien que mal nous assurons notre tâche dans un alignement approximatif. La cérémonie terminée, demi tour. Tout le monde se trouve devant nous. Survient alors un amiral qui interroge le chef Jan ; -C'est le fanion du Casabianca ? -Oui amiral ! - Trop précieux pour être confié à un second maître ! Et il enlève le fanion du P.M et s'éloigne en courant. Compte tenu du monde qu'il y a devant nous, le chef ne parvient pas à le rattraper, et le fanion disparaît. Le chef habituellement calme est très en colère. il avait rencontré le Commandant Lherminier dans un hôpital en Amérique. Il fait part de la mésaventure au Gendarme maritime qui va rendre compte dès son retour. Pour nous le retour se fait en silence. Le chef Jan rend compte immédiatement à l'officier de garde lors de la restitution des armes. Ce n'est qu'une quinzaine de jours plus tard que nous avons été avisés que la restitution du fanion venait de se faire. Un soulagement. Que penser de cette journée. Elle m'a profondément marqué. Les invités étaient- ils conscients de ce que cette cérémonie représentait pour certains ? Ne pouvaient- ils point laisser au placard leur point de vue ? Par la suite il m'est arrivé d'assister à des inaugurations de monuments commémoratifs et jamais il n'y eut ce genre d'incident.

Les commentaires

Ecrit par Val des Vosges
le 2016-07-02 à 22:21:09

bonjour, mon papa a servi à bord (56-59) de l\'Astrée, Laubie et Millé, il était bosco et parlait allemand, merci de prendre contact par mail.

Ecrit par José Vasseur
le 2016-01-20 à 07:32:06

Bernard, bonjour. C'est moi José Vasseur qui ait écrit cet article où l'on parle du Casabianca. A aucun moment je ne parle des tubes lance torpilles, mais il y avait bien une tourelle orientable à l'arrière. 1o Tubes au total. 4 fixes à l'avant, 2 divergents fixes milieu avant, commande au poste des O.M Une tourelle arrière à hauteur de la soufflante et des auxiliaires et une tourelle à l'arrière, commande à hauteur des moteurs de barres. A Bientôt de te lire.

Ecrit par RICHARDEAU Bérnard
le 2016-01-19 à 16:27:38

J'étais quartier-maitre torpilleur à bord de l'ASTREE de 1956 à 1959 . c'était le bon temps , nous avions 20 ans . pour information , contrairement à ce que j'ai lu , l'ASTREE n'avait qu'uns seule tourelle orientable , les 2 tubes arriére ( dits tubes Italiens ) etaient bien fixes .

Ecrit par Alméla raymond
le 2007-03-23 à 12:12:20

de Raymond Alméla, Lorsque j'ai mis mon sac sur L'Astrée le 17.09.51. en qualité de matelot timonier, ce sous-marin était commandé par le lieutenant de vaisseau Lasserre, ancien officier de navigation du sous-marin Casabianca. Sous son commandement nous avons éffectué de nombreuses missions en Corse. Débarquement de commandos marines notamment. J'ai quitté L'Astrée le 11.10.54 avec le grade de second-maitre timonier. Sur ce sous-marin j'ai connu des équipages formidables et et des états-majors hors pairs. Durant cette période j'ai servi sous les ordres des Cdt: Dadvisard( dit le grand Dad) Il se cassait en deux pour franchir les portes étanches, et Dubisson ( dit Mimile ) qui était aussi petit que l'autre était grand. Un jour que l'officier en second qui s'appelait Martin et qui avait raté son accostage en arrivant à Lorient , il lui avait lancé : Martin vous ètes un ane, et il lui avait répondu du tac au tac : Cdt tous les anes ne s'appellent pas Martin. Alméla Raymond

Ecrit par MAUFROY Bernard
le 2006-10-31 à 10:03:51

Bonjour,
Qu'en est-il de ce différent entre les pour et contre le Cdt l'Herminier; merci de m'éclairer.
cordiales salutations à tous.
Bernard