ACORAM - Section de Dunkerque

2008 - Lieutenant de Vaisseau Lavallée F790 - Les 6, 7, 8 et 9 juin, l'aviso de la Marine Nationale en visite à Dunkerque dans le cadre de l'Assemblée Générale de l'ACORAM

Article publié le vendredi 6 juin 2008

C'est sous la pluie que l'aviso de la Marine Nationale F790 Lieutenant de Vaisseau Lavallée est arrivé au port de Dunkerque ce vendredi 6 juin 2008. Après avoir fait fonctionné son avertisseur sonore, il a croisé le phare de Saint-Pol aux environs de 9h15mn pour faire demi-tour et revenir vers 9h35mn accompagné des remorqueurs Triomphant à sa proue et Aventureux à sa poupe, c'est par l'écluse Watier que le bâtiment a rejoint le quia Freycinet 1 de la darse 1.

Un bâtiment de la Marine Nationale vient à Dunkerque et nous ne pouvons faire autrement que de solliciter une visite particulière pour y faire un petit reportage, ce qui nous est accordé.

L’Aviso A 69 portant le numéro de coque F790 a franchi les passes de Dunkerque le Vendredi 6 juin vers 09 heures (une photo dans la passe. Après avoir transité par l’écluse Watier il s’est amarré au Freycinet 1.

A son arrivée, une manœuvre a pu sembler étrange par les gens à terre, le bâtiment se présente devant le phare de St Pol et fait demi-tour, mais pourquoi ? Il est parti à la recherche des remorqueurs car ce navire n’est pas très manœuvrant à petite vitesse en raison de son sonar qui constitue un véritable safran sur l’avant et surtout si les dangers sont aussi proches que dans un sas. Les remorqueurs sont pris relâchés. Ils n’interviendront qu’en cas de besoin.

Il porte le nom d’un Lieutenant de vaisseau natif de Saint-Nazaire qui après avoir servi dans les sous-marins entre en 1943 dans la résistance après un parachutage en France. Arrêté en décembre de la même année il ne parlera pas même sous la torture. Interné à Buchenwald, il est fusillé le 5 octobre 1944. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur et reçoit la croix de guerre à titre posthume.

Le fanion du bâtiment reproduit l’insigne de la ville de Saint-Nazaire, sa marraine et sa devise : APERIT ET NEMO CLAUDIT ce qui, signifie : ELLE OUVRE ET PERSONNE NE FERME.

Il faut savoir que ce type de bâtiment est conçu pour la défense rapprochée des côtes, d’escorte ,Il fait également de la surveillance en mer et remplit également d’ordre mission de service public. Très robuste il est le 10° d’une série de 17 et accuse l’âge respectable de 28 ans. Il devrait naviguer encore quelques années. Les premiers de cette série n’ont navigué qu’une vingtaine d’année.

Son équipage est composé d’une centaine d’hommes et un seul élément féminin, une Enseigne de Vaisseau ce qui facilite le logement.

Comme convenu ce samedi 7 juin, nous nous présentons à la coupée et sommes accueillis comme il avait été convenu la veille par l’Officier de Garde le Maître Principal Torpilleur LELOIRE 

Celui-ci nous mène directement au carré où le Commandant nous attend. Nous sommes gâtés, il sera notre guide. Avant cela nous avons une discussion à bâtons rompus et nous apprenons ainsi que le Capitaine de Corvette YONEC FIHEY a servi entre autre dans l’aéronavale à bord d’Atlantique 2 ce qui l’a mené à faire un exercice particulier. Tasmanex en 2001, exercice qui consistait à tester la capacité d’intervention d’un atlantique à l’autre bout du monde en l’occurrence la Nouvelle Zélande. Ce voyage a nécessité de nombreuses escales et permi de voir du pays. Il a servi sur le De Grasse, le Tourville, Le Prairial à Papeete, et fut Second sur le Cdt L’Herminier le sister- ship du Lavallée. Ce sera ensuite ce que nous appelons l’école de guerre et là il y a de fortes chances que la navigation s’interrompe au profit des états majors.

Après cette petite discussion la visite commence et pour des raisons de commodité de parcours, elle débute par l’arrière.

 

Nous arrivons près de la cheminée là où se trouvent les deux caissons des missiles mer-mer Exocet MM38. Les derniers de la série ont 4 missiles.

Depuis la mise en service de ce bâtiment les moyens de communication ont évolué et afin de ne pas prendre de retard et engager moins de frais, une nouvelle antenne satellitaire a été mise en place au lieu et place du système Syracuse.

Plus arrière une pièce d’armement qui n’est pas de première jeunesse. Le lance roquette sextuple de 375 m/m. Ces premiers engins sont apparus vers 1955. Il s’agit d’une arme de dissuasion contre les sous-marins. Et comme il se doit les tapes de bouches doivent être parfaites

Avant de descendre au pont inférieur on peut remarquer la bonne mitrailleuse de 12/7 m /m qui est toujours d’actualité. Elle est très utile dans les actions de surveillance et contrôle de petits bâtiments lors des surveillances en outre- mer  pour combattre la piraterie et les trafics

Sur la plage arrière, contrairement à tous les navires maintenant il n’y a pas de place de stationnement pour un hélicoptère mais seulement un espace délimité pour les hélitreuillages.

C’est sur cette plage arrière que nous recevons face au pavillon de la ville de Saint-Nazaire les explications du nom et de la devise du bâtiment

Nous pénétrons alors dans le bâtiment et sommes directement dans le local Torpille. 2 tubes de chaque côté pour des torpilles électriques encore au calibre de 550 m/m un modèle lui aussi ancien, maintenant le calibre est de 533 m/m.

La manœuvre de ces tubes se fait dans un local tout proche .Il faut pouvoir pallier à la mise à feu électrique commandée par le Central Opérations ;

Ce local est aussi celui du PC sécurité de Zone arrière. Raison pour laquelle on retrouve le matériel de lutte contre l’incendie et les voies d’eau. Sur ces bâtiments il y a un PC sécurité central qui surveille tout le bâtiment armé par un seul homme et qui dirige les PC de Zone Avant et Arrière.

Il y a également des tableaux de distribution électrique.

Sous ce local il y a des postes équipages et Officiers mariniers. Les malheureux se trouvent juste au- dessus des hélices. Il faut avoir une certaine habitude et avoir accompli une bonne journée pour pouvoir dormir. Et en plus lorsque la mer est grosse. Il y a également le local de barre de secours.

Non loin de là on peut voir le tube par lequel les roquettes venant de la soute sont acheminées au lanceur

Poursuivant vers l’avant dans une coursive anguleuse nous pouvons voir le bureau du Capitaine d’Armes ( le bidel) qui gère les mouvements de l’équipage.

Puis l’infirmerie. Elle est prévue pour les premiers secours, avec un couchage pour deux hommes. Il y a quand même un infirmier qualifié

Nous descendons un pont et nous voici au PC sécurité énergie propulsion

De ce poste on a vue sur les moteurs et on les commande. Il s’agit de deux moteurs 12 cylindres en V de marque Pielstick actionnant chacun une ligne d’arbre.

 

Les ordres sont reçus de la passerelle par le moyen des voyants orange (voir la photo ci-dessus)

Sur le pupitre on peut voir à droite et à gauche les commandes particulières des moteurs et au centre sur un même bloc les commandes d’orientation des pâles d’hélice. Si l’on navigue à une vitesse inférieure à 16 nœuds on agit sur les pas d’hélice pour changer de vitesse. Si la vitesse est supérieure à 16 nœuds ,c’est sur le régime moteur que l’on agit. Nombreux sont les cadrans de surveillance

Derrière ce pupitre il y a la distribution électrique.

Il y a 3 diesels alternateurs et par mesure de sécurité un est placé à l’avant. Et l’on joue suivant la puissance nécessaire

A côté le PC sécurité. A cet endroit arrivent toutes les armes et sont positionnés sur un plan tous les moyens de lutte nécessaire.

Dans le local moteur il n’y a que ça. 2 moteurs et leur turbo associé.

Le moteur bâbord s’appelle Astérix

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et le tribord Obélix

 

Et le local est sous la surveillance d’Idéfix

On remonte au pont au-dessus et nous découvrons la buanderie. La machine à laver est robuste mais insuffisante pour les missions outre- mer, aussi une autre a été acquise et installée dans un autre local pour les tenues blanches.

Sur la photo ci-dessus prise dans la coursive on peut voir des rouleaux de toile que l’on déroule pour couper la propagation des fumées en cas d’incendie. Cette coursive ne compte que deux portes étanches, ce qui est normal n’étant pas sous le pont principal. Oui sous le pont principal il n’y a pas de communication entre les locaux.

Dans cette coursive se trouve la salle à manger des officiers mariniers

Nous arrivons à la cuisine

Parfaitement équipée. Il y a un cuisinier et un boulanger et il faut servir 100 personnes par repas. Sa position lui permet d’avoir un passe- plat vers la cafétéria, la salle à manger des officiers mariniers et un monte- plat vers la salle à manger des Officiers au pont au-dessus. Il y a aussi un monte- charge qui permet d’acheminer les vivres depuis la cambuse située au pont inférieur.

C’est ensuite la cafétéria équipage semblable à la salle à manger des officiers mariniers. Ces locaux sont bien entendus équipés de téléviseur. Il faut bien un peu de détente.

Dessous des postes pour officiers mariniers.

Cette vue de la coursive montre la porte étanche et il y a une indication. Elle se situe à hauteur du changement de tranche D et E au pont au- dessous. (Le petit panneau bleu en haut à gauche).

A l’avant de cette coursive se trouvent les logements officiers. Nous découvrons également la charte de parrainage avec la ville de Saint-Nazaire.

Au- dessous des postes équipage, transformés en soute à bananes

Ainsi qu’un local contenant le local convertisseur électrique du canon. Un grand dévoreur d’énergie. Dans ce local également des calculateurs pour la conduite de ce canon.

Dans la voilerie

Cela ne change pas. C’est toujours la même image d’une accumulation de divers matériels et une forte odeur de peinture.

Nous remontons les ponts et parvenons sur la plage avant près du canon de 100M/M. Encore un canon d’ancienne génération, mais ça marche bien. Il est servi par deux hommes mais peut être entièrement automatique. La preuve au cours d’un exercice de tir sur cible remorquée par un Falcon (avion a réaction) la cible a été détruite. Ce qui n’est pas courant.

Sur cette photo on peut voir à l’extrémité du canon une ligne noire qui rappelle cet évènement.

En arrière du canon le point de ravitaillement en carburant à la mer. La couler conventionnelle pour le carburant est le violet.

Nous nous rendons ensuite au Central opération. Pas de photo et cela se comprend. Dans ce local se trouvent regroupés les écrans radar de veille surface et veille aérienne qui lui est proche de la conduite de tir. Bien sûr un sonar mais encore avec un écran circulaire. Il y a également la conduite de tir du lance roquette, des missiles et des torpilles. Tout ce qu’il faut pour combattre et communiquer. La table traçante prend une grande place au centre.

Direction la passerelle.

Surprise la barre se commande avec un joystick. On s’attendait vu l’âge du bâtiment à trouver une petite barre à roue.

On peut voir sur la photo ci-dessus, le compas magnétique et les répétiteurs de cap.

Ci-dessus le transmetteur d’ordres à la machine.

Il y a bien entendu tout ce qui est utile à la navigation, telle que la répétition du radar de surface, le matériel radio et des aides à la navigation telle la carte visible ci-dessous.

Sur cette carte reproduite sur ordinateur et qui peut être agrandie on peut suivre le chemin parcouru par les bateaux accédant au port Est de Dunkerque. Chaque trait noir correspond au chemin d’un bateau. Si l’on élargit on peut voir que le rail entre la France et La Grande Bretagne est très fréquenté. Cet outil est très utile pour la navigation surtout lorsque la visibilité est mauvaise. Il y a aussi un GPS qui donne la position exacte.

Cela n’empêche pas l’utilisation de la traditionnelle carte en papier.

Nous sortons de la passerelle et en arrière de celle-ci se trouve ce qui a remplacé le télémètre. Un radar de conduite.

Il est utilisé pour les combats rapprochés et peut commander le canon et aussi être assisté par deux paires de jumelles l’une de chaque bord

Qui elles peuvent faire l’acquisition de l’objectif et le communiquer au moyen de deux poignées au radar qui se cale dessus.

En arrière de cela le mat avec sa multitude d’antennes et les deux radars, navigation ( en bleu sur la photo du radar du canon ) et veille aérienne. ( au- dessus du bleu et perpendiculaire au bleu)

A ce même niveau il y a aussi les lance leurres Dagaïe et les conteneurs les renfermant.

On y trouve aussi un canon de 20M/M, lui, un peu plus récent que l’Oerlikon qui fit une longue carrière dans ce calibre.

C’est à cet endroit que nous quittons le guide et le remercions très chaleureusement. Nous lui disons combien nous avons été contents de faire cette visite, d’avoir vu un bâtiment âgé en bon état et rencontré un équipage à l’accueil très sympathique.

A notre retour sur le quai nous avons la surprise de constater que les échappements des moteurs sont encapuchonnés. Il y a bien longtemps que nous n’avions pas vu cela. De mémoire cela remonte à l’époque des croiseurs de la seconde guerre  mondiale lorsqu’ils étaient indisponibles pour une longue période. Aurait-on peur d’un démarrage intempestif ?

Que dire de cette visite ? Que de souvenirs lorsque l’on a connu les escorteurs rapides avec le même armement. Que du bien ! Il nous serait agréable que la Marine Nationale puisse avec la diminution des moyens conserver aussi longtemps des bâtiments simples, robustes et bien étudiés ; pas toujours pour l’équipage ; et que nous les voyions revenir plus souvent à Dunkerque.

Le Lieutenant de vaisseau Lavallée est venu en 2005 reviendra-t-il dans 3 ans ? Nous le souhaitons.

José Vasseur Président des Officiers Mariniers en retraite de Nord -Artois et Jean-Luc Delaeter

Ici photo des deux moi avec le commandant et malheureusement toi seul, peut-être celle de la Mairie

Il faut savoir que ce type de bâtiment est conçu pour la lutte sous-marine près des côtes et il est le surveillant lors des sorties des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la rade de Brest.

Ils disent un grand merci au capitaine de corvette Yonec Fihey.

Ci-dessous

lelien de l'album dédié à l'escale à Dunkerque de

l'aviso Lieutenat vaisseau Lavallée du 5 au 9 juin 2008 

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