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LE CONGRES DE L'AGASM 2006 VU PAR LE SECTION DORIS
Aux Etats-Unis un rassemblement d'anciens s'appelle une convention, nous c'est un congrès et cette année pour les sous-mariniers, il avait lieu du 19 au 22 mai.
Le vendredi vers 17 heures nous savons que nous sommes arrivés au bon endroit car il y a un crachin et nous retrouvons des visages connus. Nous sommes à Lorient comme en 1993.
A l'accueil, c'est bien sûr la remise du dossier avec des informations pour le congrès mais également touristiques de la région. Il faut régler le solde près du trésorier et ensuite aller chercher sa clef de chambre. Tout cela se déroule au cercle mixte « Colbert» dans son ancienne appellation le "Cercle des Officiers Mariniers". C'est à ce moment que l'on fait les premières retrouvailles.
Les premières questions fusent :
- Tu es logé où ?
- Ici mais il n'y a pas de WC dans la chambre.
- Et nous au Cercle Naval, Quai des Indes, pas de WC non plus
- C'est embêtant cela mais pour nous ici il y en a !
- Tu es à quelle table samedi ?
- La 19 avec untel et untel !
- Mais on avait demandé à être avec d'autres amis !
- Enfin on verra !
Et c'est ainsi à chaque congrès, mais il ne faut pas s'en faire.
Après un temps de repos beaucoup descendent au bar mais la place est chère, l'on se pousse un peu et il est possible de boire un pot avec les amis retrouvés avant de passer à table.
Pendant ce temps les présidents planchent pour nous.
Le repas est prévu à 20 heures dans le même immeuble. Nous (mon épouse Betty et moi) nous installons à la première table. Il n'y a pas de place définie et ainsi nous pouvons saluer toutes nos connaissances dès leur entrée, et il y en a beaucoup car le congrès de Dunkerque est loin d'être oublié, nous en avons encore des éloges. Nous retrouvons avec plaisir l'officier chargé des divertissements, j'ai nommé Thavard Denis de la section Roland Morillot qui se met à la table derrière nous. L'animation de la soirée est assurée comme l'an dernier à Fontevrault.
Le repas servi pour un dîner qui pourrait avoir le nom de "plantagruellique". Très copieux et certains calent. Le service est impeccable. Ce repas permet quand même la réunion de 253 personnes. A force de papotage nous arrivons très vite à minuit et il nous faut nous quitter pour une première fois.
Le samedi il est prévu deux activités. Les épouses, une visite du musée «Autour du repassage» et les hommes en assemblée générale. Cela commence à 8 h 45 au Palais des Congrès distant de quelques hectomètres et comme tout le monde doit être à l'heure cela crée un petit bouchon dans la salle des petits déjeuners.
- Bien dormi ?
- Oui mais l'insonorisation n'est pas formidable!
Qu'à cela ne tienne, la bibliothèque est investie et tout le monde est prêt à l'heure.
Les épouses prennent les cars et les hommes se retrouvent dans l'auditorium. Il y a beaucoup de monde. Il faut dire que les Lorientais sont venus nous rejoindre. De nouvelles retrouvailles.
Il y a peut-être beaucoup de Lorientais mais il y a aussi 9 Dunkerquois qui arborent fièrement leur insigne. A savoir, Guigand Yvon, Milbeo François, Bonnaillie Yves-Marie, Bouger Jean, Hascoet Jean, Inidry Patrice, Poirier Claude, un nouvel adhérent et votre serviteur : Vasseur José.
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Au cours de cette assemblée générale présidée par l'Amiral Blanc, nous honorons tout d'abord nos amis décédés depuis le Congrès 2005 par une minute de recueillement.
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Puis c'est le vote pour les résolutions présentées l'année précédente. Il s'agit des modifications du règlement intérieur.
Pas de problème c'est adopté. Le secrétaire général Deny Jean-Paul présente le rapport moral, puis le trésorier de 2005 ( il a changé depuis); Campener Jenny; nous présente les finances.
Il n'y a aucun problème pour ces deux rapports qui sont adoptés à la majorité. Ces deux rapports sont présentés avec bien sûr quelques commentaires et explications.
Les présidents de section se présentent tour à tour et il n'y a qu'une absence, une petite section de Bretagne.
Au bout de la table il y a un capitaine de vaisseau : Salles qui n'est autre que le Commandant de la FOST à Brest. Il est question que ses étoiles d'amiral ne sont pas bien loin.
Il nous fait un petit exposé sur la situation de nos sous-marins. Exposé avec un ton un peu différent de ce que l'on a l'habitude d'entendre. Il faut préciser qu'il fait partie de notre association et qu'il se sent en famille.
Viennent ensuite un homme et une femme. L'homme nous explique qu'il fait avec la dame présente, une réalisatrice, un reportage sur le "vécu" (comme l'on dit) à bord des sous-marins. Il recherche des témoignages par des interviews, et quelques pistes lui sont données. Ses références seront dans le prochain Plongée, alors si vous avez quelque chose à raconter faites le savoir.
Il y a un autre intervenant en la personne du président du Mesmat lequel nous parle de l'avancement du projet qui après bien des péripéties verra le jour. Ouf! Ils ont plus de chance que nous . Mais l'heure tourne et il était temps de rejoindre les épouses.
Elles ont visité le musée regroupant de très nombreux objets et instruments relatifs à l'entretien du linge , le lavage et le repassage. Certes pas un grand musée, mais musée quand même. Après la visite elles ont la chance de pouvoir visiter une petite foire artisanale et de produits du terroir.
Cela avait plu à beaucoup, il n'est pas toujours facile de trouver le même centre d'intérêt pour tous.
Pour le repas servi au palais des congrès, un plan de table avait été fait et les membres de la section Narval, nos hôtes sont placés à différentes tables avec les autres sections. Très bien.
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Ce repas comme celui de la veille est excellent tant par la qualité des mets que par le service.
Repas fini tout le monde dans les cars et direction Keroman; Il fait un fort vent.
Dès l'entrée on note le changement , le foyer ,domaine de "Chemisette" et qui était encore là en 1993 a disparu. Il y a de grands bâtiments en aluminium où l'on construit des voiliers. Le bâtiment K2, c'est-à-dire le premier en arrivant et où nous logions est fermé. C'était en 1959. Le bâtiment de restauration a été transformé en restaurant, mais la clef a été mise sous la porte.
Avant de pouvoir visiter, un arrêt au carré du souvenir où trois plaques sont apposées, elles le sont aujourd'hui mais n'y étaient pas là hier et ne le seront plus mardi. Le bronze est très recherché ces temps-ci et il est prudent de ne pas se faire voler.
Une plaque fait éloge des actes de l'ingénieur Général Stosskopf, méconnu de la population Lorientaise qui voyait en lui un collaborateur. En réalité aucun sous-marin allemand ne quittait Lorient sans que les alliés ne soient avisés de son secteur de chasse. Arrêté en février 1944, il fut tué en septembre 1944 au camp du Struthof en Alsace.
Une autre plaque porte les noms des sous-mariniers disparus en service commandé entre 1945 et 1995.. Je peux y lire le nom du second-maître radio Pichavant qui avait navigué avec moi sur l'Astrée alors qu'il était quartier-maître.
La troisième en l'honneur du Capitaine de vaisseau Drogou.
Il y a une garde d'honneur venue de Brest.
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Il y a 18 drapeaux, soit autant que de sections de l'A.G.A.S.M. dont celui de la Doris fièrement porté par François Milbéo.
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Un fort vent oblige le déplacement de cette garde puis la protection des lieux avec un car. L'amiral Blanc passe la garde en revue.
Une gerbe est déposée au pied des plaques et la sonnerie aux morts est interprétée au clairon par Poirier Claude de la section Doris.
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C'est ensuite la visite de la base et de deux endroits particuliers, le bâtiment K3, et plus particulièrement les toits. C'est la surprise pour beaucoup qui ayant séjourné dans cette base plusieurs mois voire plusieurs années ignorent tout de la façon dont cela était construit. Un premier toit, puis un espace vide puis un second toit constitué de béton et de blocs de granits aujourd'hui disparus.
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Entre les deuxièmement K2 et K1 on peut voir la Flore qui attend ses aménagements, cela va venir bientôt.
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Un autre lieu est proposé à la visite le musée et la tour Davis, il s'agit de la tour d'entraînement au sauvetage. Cela se présente de la façon suivante : En bas un bassin circulaire et au centre une jupe qui donne accès à un tube qui monte à l'étage supérieur où il y a un deuxième bassin. Pour l'exercice l'on entre dans le bassin inférieur équipé d'une bouée gonflable grâce à une petite bouteille d'air comprimé. Le bassin est rempli d'eau jusqu'à dépasser le bord inférieur de la jupe. Le bassin supérieur est déjà plein d'eau. Le panneau ouvrant le tube est ouvert. Il y a des plongeurs en haut et en bas. Sur ordre du plongeur du bas, on prend son inspiration on se laisse couler un peu et l'on remonte dans le tube en percutant la bouteille de gaz qui gonfle la bouée. Cela a pour effet de nous propulser dans le tube vers le bassin du haut en lâchant progressivement l'air. Mais voilà il arrive que la bouteille soit vide et qu'il faille monter en s'accrochant aux barreaux qui se trouve dans le tube. C'est ce qui m'est arrivé, mais dans le bassin supérieur, le plongeur n'ayant pas vu que j'avais lâché l'air m'a donné un coup de poing dans l'estomac et je me suis évanoui.. Il a fallu me prendre par les cheveux et m'allonger sur le sol du local pour que je revienne à moi. Les plongeurs me soupçonnaient de ne pas avoir fait la manœuvre correctement. Lorsque je leur ai montré la trace laissée par les deux tentatives de percutement de la bouteille d'air, ils ont dû se rendre à l'évidence que cette dernière avait été montée vide. Après cela je n'ai plus voulu refaire cet exercice ni à Toulon. Je dois préciser que je ne savais pas nager et je ne sais toujours pas . Après tout on n'a jamais vu un aviateur voler.
La visite terminée nous reprenons la route vers Lorient pour assister à la messe en l'église Saint-Louis. Une très belle messe dans cette église toute en béton qui me rappelle celle de Bizerte.
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A l'issue de la messe nous partons en cortège, drapeaux en tête jusqu'au monument aux morts. Les automobilistes Lorientais sont bien gentils, ils s'arrêtent et se rangent pour nous laisser passer, comme en 1993. Le marin a encore quand même encore une bonne côte dans la ville.
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Là encore une gerbe est déposée avec toujours les drapeaux, la garde d'honneur et les sonneries réglementaires.
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Les porte-drapeaux sont félicités par l'Amiral Blanc.
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Il n'y a que deux pas à faire pour aller prendre le verre de l'amitié au Palais des Congrès. Il est 19 heures 30. Encore une fois un service impeccable . Mais nous ne traînons pas car à 21 heures c'est la soirée de gala.
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A l'heure prescrite tout le monde arrive sur son 31 et il y a un sport : retrouver sa table, car rien n'est dans l'ordre et il y en a beaucoup plus que le midi. Il doit y avoir près de 400 personnes.
Au menu il est officiellement annoncé dans notre dossier :
- Paté Hénaff (normal c'est le pâté du mataf)
- Hareng saur( encore normal puisque c'est à Lorient que l'on pèche le hareng et à Messine la sardine)
- Patates à l'eau
- Calendos coulant et gâteau bécassine.
Le tout arrosé d'un bon coup de gros rouge qui tâche et d'un petit jus de chaussette. Pour se trémousser un petit coup de Ridée il y aura l'orchestre Machin'Chose.
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Un programme tout ce qu'il y a de breton. Mais c'est tout autrement. Cela était une farce . Ouf !
C'est une soirée magnifique.
Un repas encore une fois parfait et un orchestre avec un chanteur qui nous fait tout au long de la soirée des imitations très réussies. Tout le monde va sur la piste au moins une fois. L'ambiance est formidable. Il y a bien entendu une danse bretonne et même les non bretonnants s'y mettent. Je suis persuadé que pour beaucoup il y a bien longtemps qu'ils ne se sont pas défoulés de cette façon. Si l'été dans certaines boîtes on joue au tee-shirt mouillé ici c'est plutôt la chemise qui est mouillée. De l'ambiance il y en a, cet amusement dure jusque 2 heures du matin.
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La nuit est encore une fois courte pour ceux qui ont décidé d'aller faire le tour du golfe du Morbihan. Pour nous aussi d'ailleurs car à 07 heurs 10 : Toc ! Toc ! Nous croyons que quelqu'un frappe à la porte, oui l'on frappait bien à une porte mais quatre chambres plus loin. C'est dire le degré de l'isolation acoustique. Le temps n'est pas très beau, mais personne n'appréhende. Le départ du car est fixé à 09 heures. Nous, nous n'y allions pas.
Les excursionnistes reviennent à 20 heures au cercle Colbert. Nous n'entendons pas de remarque défavorable. Dans l'ensemble tout le monde est content.
Pour la dernière soirée elle a lieu à l'Hôtel des Gens de Mer au port de pêche. Il y a encore 130 personnes au moins.
Ce soir là il y a une animation un peu particulière. Avant de commencer le repas un Lorientais vient nous parler de la pêche à la sardine, la pêche au thon et la langoustine. Il a un timbre de voix très agréable et une façon de s'exprimer qui passe très bien. Nous apprenons des choses bien intéressantes. Il nous laisse goûter à l'entrée, qui est bien entendu constitué de crustacés et il revient avant le plat. Là encore il nous parle de la pêche à Lorient à travers les âges et du plat qui va nous être servi : une "côtriade" . Une soupe de poisson dans laquelle il y a trois poissons différents et des pommes de terre. Un peu une bouillabaisse Lorientaise qui est excellente. Avant le dessert c'est sur la pêche au thon que porte son exposé avec la présentation d'une très belle maquette de thonier.
C'est encore une soirée très réussie et qui se termine à minuit et demi. Dieu que les nuits sont courtes à Lorient.
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Le lundi matin tout calmement nous prenons notre petit déjeuner avec des amis dont certains comme nous quittent Lorient. Les autres ont encore un rendez-vous le midi pour un apéro d'adieu et un repas. Nous nous quittons dans le couloir avec ceux qui émergent et nous pouvons apercevoir un superbe pyjama bleu avec des motifs rouges qui revient des toilettes. De qui s'agit -il ??
Retour vers Dunkerque dans le mauvais temps, pluie et vent et enfin une nuit un peu plus longue.
Le dimanche lors de la dernière soirée le président reçut de nombreuses félicitations. Il les méritait amplement après avoir eu l'honneur d'un ban de sous-marinier au cours des repas.
A la phrase :
-Lorient c'est toujours formidable il répondit
-On devrait le faire plus souvent
-Tu peux le faire tous les ans on viendra.
Mais il faut laisser la place aux autres.
A ceux qui n'ont jamais participé à un congrès, je les incite vivement à faire dès à présent des économies pour venir en septembre 2007 à Cherbourg car ce sera le congrès internationale avec les américains, les allemands, les anglais, les italiens, etc.
Ce sera aussi très bien car à Cherbourg on sait également bien organiser quand on a les possibilités..
Alors à l'an prochain.
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