Amicale Doris de l'AGASM - Les Sous-Mariniers des Hauts-de-France

2006 - Le samedi 8 avril, les Officiers Mariniers de Nord-Artois et les Sous-Mariniers de la secion Doris de l'AGASM en réunion à la maison des Gens de Mer à Dunkerque

Article publié le vendredi 21 avril 2006
Nous étions quinze Officiers Mariniers et Sous-Mariniers à se retrouver à la Maison des Gens de Mer de Dunkerque ce samedi 8 avrol 2006. - Le Président de l'AGASM, Jacques Blanc, regrettait de ne pouvoir assister à notre réunion qui se passait à la même date que celle du bureau national il en sera de même le 10 juin. Il a prit note de la date de notre AG. Il espère y assister il est particulièrement sensible à l'ambiance de notre section et me charge de transmettre à tous son meilleur souvenir et espoir de nous rencontrer le plus tôt possible. Il renouvelle aussi les félicitations à Jean Luc pour le site « http://www.sous-mama.org ». Nouvelles adhésions : - Alain Baix PM missilier né en 1949 ; il a navigué sur Marsouin, Foudroyant rouge Gymnote, il demeure à Wannehain et s'est excusé de ne pouvoir assister à la réunion. - Daniel Krolak MP Mécanicien né en 1950 a embarqué sur : Galatée, Espadon, Redoutable, Doris, Psyché, il demeure à Rubrouck. Départ : - Claude Poirier étant parti travailler dans une autre région, il ralliera une autre section prochainement. - Dans le cadre des conférences du CIRAM Dunkerque, il s'est tenu le 23 mars au pavillon des maquettes la première conférence du cycle 2006. Elle était prononcée par le CA Roger Levesque sur le thème : « Une marine pour quoi faire ? » José Vasseur qui y est allé nous en dit quelques mots. Quelques précisions pour notre rendez-vous traditionnel de Bray-Dunes le 08 mai : (Jean-michel, Jean Luc, François, Jean, Léonce, André, Patrice, Marceau.) - 09h45 - Dépôt de gerbes aux plaques de la" DORIS" et de la "BOURASQUE" au monument de la 12ème DMI avec la participation de l'harmonie municipale - 10h20 - rassemblement Place Alphonse Bray - 10h30 - messe à l'église NOTRE DAME - BRAY DUNES - 11h30 - dépôt de gerbe au monument aux morts -Place Bray - 11h45 - Dépôt de gerbe au monument des 3 Fusiliers - au cimetière. A l'issue de la cérémonie, une réception sera donnée en la salle annexe de la Mairie. Pour le prochain congrès de Lorient : François portera le drapeau de la section, nous le remercions par avance. Il ne semble pas y avoir de nouveau participant depuis la dernière réunion, nous sommes toujours 8 adhérents de la Doris à vouloir y participer. (André, José V., François M., Jean B., Jean H., Patrice I, Yvon G., moi même). Propositions de sorties : - Le 14 mai : voyage en baie de somme - La Sortie Canoë organisée par JP Fouquart aura lieu le dimanche 18 juin.

Un récit du sabordage de la Flotte

Voici le récit (suite) du CC (H) Robert Lagane alors Enseigne de vaisseau sur le sous-marin Iris le 27 novembre 1942. (Avec nos remerciements) - Retrouvez le récit complet: Cinq ans dans le Brouillard - Journal d'un sous-marinier librement accessible - ici 6 heures 05, De la passerelle : " Lagane, Est-ce qu'on peut plonger ? " Suite J'appelle le poste avant. - " Poste avant écoute ". C'est la voix du quartier-maître Faou. " Faou, combien êtes-vous à l'avant ? - Trois, lieutenant - Et au poste des officiers mariniers ? Y a personne, lieutenant - Est-ce que tu te sens capable d'assurer les manœuvres de plongée dans les deux tranches avant ? - Oui, lieutenant - Bien, Merci ". Même question au compartiment électriques, puis à celui des diesels et mêmes réponses des quartiers-maîtres en poste Priser et Tanguy. Confiant dans les capacités des trois quartiers-maîtres, je rappelle la passerelle : " Passerelle ! Parés à plonger. Juste le temps de corriger la pesée. J'admets deux mille litres au Centre pour compenser les absents de l'équipage ". 06h10 - Plongé à 20 mètres. 06h12 - " Ajoutez 400 litres au Centre. Vérifiez l'étanchéité des cales ". 06h20 - Double explosion, assez violente, qui déclenche un début de panique chez les deux hommes de barre dont c'est le premier grenadage. 06h25 - Forte explosion double. Le disjoncteur arrière saute, le disjoncteur auxiliaire bâbord saute. Légère fumée au poste central. Sonnette d'alarme du gyro qui a décroché. Les trois barres de plongée et de direction sont en avarie. Des globes de lampe éclatent. Remontée à 13 mètres. Coup de périscope. La mer semble déserte. Le jour commence à poindre derrière les îles d'Hyères. Nous sommes dans l'alignement Sicié-Cépet par des fonds de 45 mètres, soit à peu près à un mille dans le 225 de Carqueiranne. " A droite toute, route au 135 " pour naviguer à la sonde au ras de la côte, jusqu'à la stabilisation du gyrocompas. De sept à huit, on enregistre près de trois cents explosions sous-marines, dont certaines assez rapprochées entraînent des avaries classiques : disjonction de batteries, blocage des barres, débuts d'incendie, fuites aux collecteurs, à la clarinette, à la boîte égyptienne, aux silencieux ... A partir de huit heures et jusqu'à la nuit, accalmie relative. Nous restons en plongée à 40 mètres, recherchés et grenadés périodiquement par des vedettes dont on distingue par moments les bruits d'hélice. Aucun contact radio n'est possible : les deux stations d'émission sur ondes très longues de la Crau et Lyon-Ladoua pour sous-marins en plongée restent muettes. 09h30 - " Restez aux postes de combat. Marchélie (le cuisinier maître d'hôtel) va distribuer des casse croûte et du vin à la demande " - " Patron ( le maître électricien Larroze, seul officier marinier embarqué devient Patron par intérim), faire l'appel des présents ". Fait surface à 18h50. A moins de dix milles dans le nord-ouest, un immense brasier illumine l'horizon sur trente degrés de large. C'est l'escadre qui flambe en rade de Toulon. Nous attendons deux heures en surface à l'écoute d'éventuels messages qui pourraient nous renseigner mais qui ne viendront pas. Seules des radios grand public commentent le sabordage avec les informations les plus fantaisistes. Pendant ce temps, Tanguy aidé de deux matelots mécaniciens arrive à décoincer une des pompes d'injection, ce qui permet le démarrage du diesel tribord. Nous en profitons pour mettre en charge accélérée les batteries qui en ont bien besoin après quatorze heures d'utilisation ininterrompue, parfois intensive. .../... Que faire du sous-marin ? Depuis dix jours, Dégé et moi sommes décidés à tenter de rejoindre Barcelone dans un premier temps pour y voir plus clair. C'est d'ailleurs maintenant la seule possibilité de choix. Une fois sur place, nous essaierons de prendre contact avec des autorités maritimes françaises, de nous renseigner sur la situation politique et militaire en Afrique du Nord et de nous rallier à l'une ou l'autre des autorités en conflit qui disent incarner la France à Londres, à Alger, à Vichy, à Dakar et à Casablanca. L'équipage mis au courant du projet l'approuve à l'unanimité. 20h00 - Les hommes présents sont répartis en deux bordées pour permettre des relèves de quatre en quatre heures aux postes de navigation en tenue de veille. Mis le cap au 235, route en surface, diesel tribord à trois-quarts de puissance, batteries en charge maximum. Douze sous-marins anglais et allemands à nos trousses. On apprendra beaucoup plus tard que, dès le 26 novembre au soir, huit U-boote étaient placés en alerte entre Bandol et Porquerolles pour interdire la sortie des bâtiments français. C'étaient l'U-81 de Gugenberger, l'U-83 de Morishoffer, l'U-375 de Koenenkamp, l'U-561 de Schomburg, l'U-565 de Franken, l'U-562, l'U-617, et l'U-77. Le journal de bord de l'U-81 mentionne le message d'attaque reçu le 26 à 19 heures : " A tous les U-Boote. Liberté d'attaque des bâtiments de guerre français sortant de Toulon ". Par ailleurs, depuis le 7 novembre, cinq sous-marins britanniques Seraph, Sibyl, P-51, P-222 et Unseen étaient disposés en plongée devant Toulon pour interdire la sortie de l'escadre française. L'Unseen fut détecté et sévèrement grenadé le 13 devant Sicié par l'Impétueuse (Commandant Barnouin). A partir du 15 novembre, ils furent relevés par quatre autres sous-marins britanniques : Splendid, Sturgeon, Tribune et Unshaken Escale en Espagne. Samedi 28 novembre 1942, 13h30 - Amarré au quai du Paseo de Colon à Barcelone A 17h00, de retour du Consulat, Dégé résume les entretiens qu'il a pu avoir. D'abord avec le Consul Général, son Adjoint et un jeune attaché d'ambassade qui se déclarent ralliés à de Gaulle, mais restent en poste, au nom et aux frais de l'Etat Français. Ils regrettent de ne pouvoir intervenir en notre faveur auprès des autorités du port pour l'avitaillement en mazout que nous demandons. Une telle démarche, disent-ils, serait immédiatement contrée par l'Ambassade à Madrid. Nous les jugeons comme une bande de jean-foutre prétentieux, nantis, déloyaux et bien trop timorés pour nous être de quelque utilité. Suite et fin avec le prochain compte rendu .

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