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2006 Aqua 137 - un sous marin en mission culturelle dans le Nord

Article publié le samedi 30 sept. 2006

Veinards sont ceux qui pourront profiter de cette aventure incensée : le sous marin Axolotl fera escale dans 12 villes étapes du Nord-Pas-de-Calais du 8 septembre au 31 octobre 2006. La visite du sous-marin a pour vocation de sensibiliser le public aux énergies durables, au monde marin et à ses fragilités. Pour cela un spectacle nocturne, mis en scène in situ par Vincent Dujardin, sera présenté. L'idée a été inventée en 2004 à l'occasion de Lille, capitale Européenne de la Culture, mais au départ le sous marin était fixe. L'objet du projet brille par son originalité : création, diffusion et transport par voies navigables d'oeuvres artistiques et contemporaines, en participant à la recherche sur les problèmes de l'environnement.

 

 

AXOLOTL

( Source http://www.transportculturelfluvial.eu/ )


Récapitulatif des thèmes abordés

Le sous-marin laboratoire des professeurs Amaydée Pinson et Richard Bautengri
Attention : Ne l’oublions pas, il s’agit de faire de ces deux chercheurs des visionnaires des années 60…  
Il est toujours bon dans ce genre d’exercice de donner des références temporelles ainsi que des références connues par le grand public pour appuyer ce qui peut-être de la pure fiction… C’est intéressant aussi d’imaginer des anecdotes…

 

Vous trouverez dans ce dossier les différents éléments qui composent « la visite » avec des explications succinctes et des pistes de réflexion pour accompagner la découverte. Vous trouverez également quelques liens internet pour vous aider dans vos recherches d’informations.
 

Vous restez libres de préparer la visite de la façon la plus pertinente pour vous. N’hésitez pas à nous faire part de votre projet si vous souhaitez intégrer des informations non indiquées

 

1. Axolotl, ça veut dire quoi ?

L’Axolotl, c’est le nom donné au sous-marin. En fait ce nom c’est celui d’un petit animal marin qui vit dans des lacs au Mexique.
Ce  batracien  est  un  animal  néoténique,  c'est  à  dire  qu'il  garde  des  caractères  physiques considérés comme juvéniles (et donc normalement perdus à l'âge adulte) toute sa vie. Dans son cas, il s'agit des branchies. Comme toutes les larves de salamandres, les larves d'axolotls ont des branchies
externes, déployées en plumeaux spectaculaires sur les côtés de la tête.   Contrairement  aux  autres  larves,  elles  ne  les  perdent  pas  à  l'âge  adulte,  et  ne  développent
jamais de poumons. L'apport artificiel d'un complément thyroïdien lance la transformation : on obtient un axolotl terrestre, sans branchies.  Une autre des particularités qui ont fait la célébrité de l'axolotl est sa capacité à régénérer des organes endommagés ou détruits. L'axolotl est non seulement capable de reconstituer par exemple un œil manquant, mais il peut aussi recréer certaines parties de son cerveau si elles ont été détruites. Sa tolérance aux greffes est également exceptionnelle.

 

2. Comment fonctionne un sous-marin ?

La navigation sous-marine obéit à deux grands principes : les principes de Pascal et d’Archimède, qui s’appliquent à tous les corps immergés. Ce qu’il faut retenir c’est que :
-  Plus on descend, plus la pression augmente (Principe de Pascal). Appliqué au sous-marin, ce principe permet de comprendre que les forces croissantes qui s’exercent sur la coque, tendent à l’écraser. Certains éléments du sous-marin, tels les ballasts ou les soutes,  sont  maintenus  pleins  de  liquide,  en  communication  avec  la  mer,  lorsque  le  sous-marin  est  en  plongée.  De  fait,  les pressions des deux côtés des parois s’équilibrent.
-  Tout corps plongé dans un liquide reçoit de la part de ce liquide une poussée verticale dirigée de bas en haut, égale au poids du volume de liquide déplacé (Archimède).  

 

Le sous-marin dans l’eau de mer est soumis à deux forces : son poids, qui tend à le faire descendre et la poussée d’Archimède, appliquée au centre du volume immergé, qui tend à le faire remonter. L’équilibre est obtenu quand le poids de l’eau déplacé, c’est à dire la poussée, correspond au poids du sous-marin. Ouvrons la purge des ballasts, ils se remplissent d’eau. Le sous-marin s’alourdit et s’enfonce. A chaque volume d’eau ajouté, le sous-marin s’enfonce un peu plus et trouve un nouvel équilibre. En immersion maximale les ballasts sont totalement pleins d’eau de mer. Vidons les ballasts en remplaçant l’eau de mer par de l’air contenu dans des bouteilles d’air situées à l’intérieur du sous-marin. Le poids du sous-marin diminue, il devient « léger » et remonte, on obtient un nouvel équilibre poids/poussée.

 

 

4. La salle des machines

Une  salle  pleine  de  boutons  et  lumières  en  tous  genres  au milieu  de  laquelle  le  moteur  M.H.D  (Moteur  Magnéto  Hydro Dynamique) trône…
Ici,  bien  sûr,  nous  parlerons  d’énergies  renouvelables,  de  la nécessité de trouver de nouvelles sources d’énergies…
Et  il  y  a  aussi,  une  autre  pièce  maîtresse  du  sous-marin,  le Coprox…  autrement  appelé  le  WC…  Il  s’agit  de  récupérer  le méthane à partir de la décomposition des déchets organiques. Il est entouré de sa régie biologique adaptée ainsi que d’une micro bibliothèque et d’un microscope.

 

5. La chambre d’Amaydée (avec la salle d’hygiène)

Dans  cette  salle  se  trouve  le  lit  d’Amaydée.  Il  s’agit  d’un  lit « rotolunaire ».Celui-ci se plie en bureau suivant les cycles de la lune… Il faut savoir qu’il est très difficile de conserver son cycle de sommeil lorsque l’on est sous l’eau. C’est comme dans les grottes. L’organisme humain se décale totalement car il n’a plus  la  référence  solaire  pour  son  sommeil.  Les  horloges internes se dérèglent.   C’est pour palier à ce dérèglement que dans les sous-marins il y a deux systèmes d’éclairage :   Un système « jour » de couleur blanche et un système « nuit » de couleur rouge … Le sous-marin lui fonctionnait au rythme de la lune et le lit était réglé sur ce cycle…
De l’autre coté du lit, nous avons le cabinet d’hygiène avec la cabine à UV essentielle à l’entretien de la peau. On  peut  donner  plus  de  détail  sur  le  rôle  de  l’épiderme  et préciser ce dont un sous-marinier a besoin pour son hygiène. On  parle  également  ici  du  besoin  en  eau  douce  mais  le principe du recyclage est abordé plus tard.

6. La chambre de Richard

C’est  la  partie  un  peu  plus  poétique  et imaginaire de la visite. On  y  montre  le  « jardin  secret »  du chercheur. En  outre  des  couchettes,  on  peut découvrir  une  œuvre  brute  élaborée  en couture. En forme de labyrinthe, c’est l’expression d’une fuite nécessaire  à  cette  vie  en  milieu  dit  hostile  et  confiné.  On  y retrouve des images du monde terrestre…
Nous mettons le doigt ici sur la capacité humaine de créer des compensations par l’artistique.   « L’art commence où la communication s’arrête, là où les mots ne sont plus suffisants pour exprimer… ». C’est une première approche sur l’importance de l’imagination et la curiosité dans la recherche.

 

7. Le laboratoire

C’est évidement la salle maîtresse qui émerveille…le cœur du sous-marin…On y découvre un grand nombre d’instruments de mesure nécessaires à la navigation.   On parle également du plancton photoluminescent qui produit la lumière et de la désulfurisation des algues. En outre, il y a deux éléments remarquables dans cette salle.  

a. La Régie biologique

Il  s’agit  d’un  ensemble  de  fioles  très  joli  qui  encercle  un microscope. A la place des livres, nous avons des échantillons biologiques. On imagine le savant enfermé par ce qui nous semble, nous, être un monde merveilleux mais qui peut-être aussi un monde aliénant… On parlera ici, de la psychologie des chercheurs, de la passion de la recherche… C’est  de  cette  aliénation  qu’Amaydée  sera  sorti  par  la rencontre de Ka mura TIKI, une autochtone Polynésienne.

 

b. L’Aquarium à Chlamydomonas Reinhardtii

C’est une algue qui produit de l’hydrogène. Cet hydrogène qui est utilisé pour le Moteur MHD du sous-marin. C’est une plante d’eau  douce  ce  qui  explique  qu’elle  était  cultivée  dans  cet aquarium et non à l’extérieur. On peut, par extension, parler des ressources d’énergies végétales…

 

8. La Cuisine

Cycle court des énergies… Cette  pièce  comporte    un  ensemble  de  dispositifs ingénieux et simples pour éviter la surconsommation et gérer les déchets.   Le  parallèle  est  possible  avec  des  utilisations d’aujourd’hui,  des  expériences  usuelles  d’économie  d’énergie et/ou de tri sélectif.  Nous  parlerons  du  quotidien  et  donc  de  recettes  de cuisine  à partir  d’algues!  Ils  avaient  même  leur  petit  alambic pour distiller l’algue, et produire un alcool… En ce qui concerne l’eau, ils utilisaient une dessaleuse à eau de mer. Il y a un lien vers un atelier vidéo au niveau du laboratoire pour faire cela avec les élèves.

 

9. La salle de la maquette

Ce lieu est remis en scène pour simuler le sas de décompression, qui sert à préparer avant la plongée En  réalité,  cette  salle  servait  à  la  culture  potagère  des  sous- mariniers.
Ils  avaient  l’habitude  de  stationner  au  large  de  l’ïle  de Mooréa  où  ils  ont  développé  des  cultures  d’algues,  un  « potager d’algues » pourrait-on dire ! Ces algues leur servaient pour  les  aliments,  les  onguents  (produits  de  toilettes)  et diverses graisses pour les parties mécaniques du sous-marin. Nous n’avons pas reconstitué ce potager. Imaginons-le autour du sous-marin… Plus  tard,  les  autochtones  reprirent  les  cultures. Aujourd’hui,  la  zone  est  transformée  en  poubelle  de  déchets atomiques. Nous pourrons parler « algologie » et en particulier des plantations d’Amaydée et de Richard.  On  peut  imaginer  en  bouquets  oscillants,  des plantations  d’algues  dans  l’onde  au  côté  du  sous-marin.  Ces cultures servaient non seulement à leurs études et à la régie biologique  mais  surtout  à  leur  consommation  personnelle quotidienne.  On  prêtera  volontiers  avant  l’heure  à  ces  deux chercheurs  des  usages  d’aujourd’hui  (comestible, pharmaceutique…)Le  thème  de  cette  salle  est  biodiversité,  notion  à laquelle les deux chercheurs furent très attachés.

10. Les éléments vitaux annexes au sous-marin

a. La prothèse d’Amaydée

Cet  appareil  lui  servait  à  la  respiration  sous  l’eau  sans bouteille. Une opération (du « trou de Botal ») lui permit le port de  cette  prothèse…  Pour  les  renseignements  techniques,  il audra demander à un membre présent de la fondation.  

b. La biodiversité

 

Conclusion

Comme il est dit dans le dossier, le but du projet est de sensibiliser le public :  
- Aux énergies renouvelables (moyens de les mettre en œuvre)

- A la notion de vie en autonomie

  - A l’importance de la biodiversité et de sa sauvegarde

Nous sommes dans l’utopie pédagogique. Le jeu ici se situe dans l’usage du vrai et du faux. On utilise de vrais noms, des idées préexistantes pour créer de la fiction… et en même temps on utilise la fiction pour parler du vrai… Le  rôle  des  animateurs  sera  de  donner  de  vraies informations.  La  recherche  se  fait  donc  à  partir  d’éléments collectés  dans  ce  petit  inventaire.  Elle  trouve  ses  ressources dans l’actualité et vos désirs…
 Toutes informations réelles forment la matière du « vrai ».  Des  expériences  appliquées  à  l’usage  du  quotidien,  des connaissances  sur  des  recherches  en  cours,  des  exploits d’autonomie et même des blagues d’esprits serviront à la mise en  place  de  ce  canevas  dans  lequel  le  visiteur  tissera  son chemin… Il  est  cependant  essentiel  que  nous  sachions  de  quoi vous  allez  parler  pour  que  nous  puissions  réintroduire  cela dans ce canevas. Notre rôle est de mettre en cohérence, les connaissances  que  vous  apportez  avec  la  fiction.  Il  s’agira aussi  pour  nous,  d’équilibrer  artistiquement  les  équipes  de comédiens et d’animateurs.

Les encadrés sont à vous et bienvenue à bord !

À l'initiative de ce projet décalé, Bertrand Boulanger et Vincent Dujardin. À l'occasion de Lille 2004, ces deux artistes lillois s'engagent dans la production d'une oeuvre sous-marine. Quelque temps plus tard, L'Axolotl, « le sous-marin laboratoire des professeurs Pinson et Bautengri » voit le jour. Engagés dans la défense de l'environnement, les deux compères mettent en scène, avec l'aide de Pascal Rome et Georges Matichard, les visites de cet objet de 33 mètres de long.

Très vite, germe dans les têtes l'idée folle de faire naviguer le sous-marin. En janvier 2006, Vincent Dujardin et Jean-Bernard Artigues, architecte à Dunkerque, fondent l'association Transport culturel fluvial.

Le sous-marin est assemblé à Dunkerque puis est monté sur une barge louée de 38 m aménagée pour l'accueil du public.

 

 

 

 

 

 

 

Commence une première expérience fluviale. Une réussite !

Le sous-marin va donc quitter sa barge pour rejoindre une péniche de type Freyssinet spécialement aménagée pour l'occasion. Véritable sésame pour la navigation fluviale, le bateau, Le colporteur, permet de voyager en Europe avec la capacité d'accueillir l'équipe du spectacle et de recevoir le public. Cet « établissement flottant itinérant » est un objet unique en France. Sur la totalité de vingt-huit étapes de navigation, 22  000 spectateurs auront embarqué dans le sous-marin. •  

(Source La Voix du Nord édition du 6 mai 2012)

 

 

 

La visite virtuelle du

Sous-Marin Axolot

 

 

Le sous-marin est assemblée à Dunkerque en 2006

Photos Jean-Luc DELAETER

Ici l'album Google Photos

 

 

 

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