1962 Le départ de ma vie de Marin
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L'incorpo
Dès l’âge de seize ans, adolescent secret, insatisfait, j’avais ressenti un mal chronique, celui de me trouver où j’étais et un besoin, celui d’aller ailleurs. Pour moi, la vie avec ses dimanches ennuyeux, ses petites joies toujours illusoires ses petits matins dont la routine m’emplissait de tristesse, cette vie n’était pour moi à cette époque qu’une situation provisoire. Il fallait chercher et trouver quelque chose de différent. Le seul spectacle capable d’apaiser mes angoisses était celui de la mer, toute proche de notre maison et sur les plages desquelles j’allais souvent rêver. Cette masse si grande, si
changeante qu’aucun homme ne pouvait expliquer, puissante, indomptable et à qui l’homme de la mer doit tout sacrifier.
Marin, pourquoi pas ? Se donner pour maître cette immensité qui ne pouvait faillir dans les satisfactions qu’elle m’apporterait. Et de plus, une mer mène toujours quelque part, ailleurs, et c’est justement là que je désirais être. Je recherchais donc les possibilités qui me permettraient de me lancer dans cette aventure décidément était faite pour moi. Les études m’ennuyaient mais il fallait néanmoins les subir et entrer dans une école de formation. Mon bagage assez mince ne me permis pas d’envisager l’avenir brillant de l’officier de Marine mais celui moins reluisant de simple marin.
Mon père à cette époque nourrissait de lourdes inquiétudes à la pensée de mon avenir. Ce fils qu’il aurait tant aimé voir briller dans les études était un élève médiocre et lymphatique doublant et même triplant ses classes. Je me décidais donc de lui parler de mes projets marins.
Il accueillit cette nouvelle avec un certain soulagement, pour une fois, je savais ce que je voulais et selon lui en choisissant moi-même ma voie, je devais forcément « faire quelque chose » de ma vie.
Tout ceci m’amena donc un matin de septembre sur le quai d’une gare où je ressentis pour la première fois un peu d’appréhension à l’idée de ce qui allait m’arriver. Quitter sa famille à seize ans c’est un peu triste mais partir vers l’inconnu, quelle aventure pour un gamin de mon âge. Prendre le train tout seul sur une aussi grande distance me hissait au niveau des gens importants capables de se débrouiller seuls dans la vie. Le voyage me parut terriblement long ; chaque tour de roue me rapprochait de cette nouvelle vie qui certainement ne pouvait pas me décevoir. Je décidais de parcourir le train sur toute sa longueur, peut être au milieu de cettemasse de voyageurs trouverai-je un jeune garçon comme moi qui lui aussi partirait vers Toulon hélas mes recherches furent vaines et je ne pus trouver personne avec qui partager mes angoisses.
Après une très mauvaise nuit entrecoupée de brefs instants de sommeil le train après avoir longé la côte méditerranéenne, poussa un dernier soupir de vapeur en gare de Toulon. Le ciel était d’un bleu magnifique ; un de ces bleu que l’on ne rencontre pas dans le pays dont j’arrivais mais plutôt celui qu’utilise les peintres en exagérant un peu pour décrire leur monde merveilleux. Je quittais avec soulagement ce compartiment ou flottais une odeur grasse de tabac froid et de bière. Je sautais sur le quai et m’avançais vers la sortie. J’aperçu un groupe de jeunes gens rassemblés autour d’un marin portant un panneau où l’on pouvait lire « Ecole des Apprentis mécaniciens ». Cela était là le but de mon voyage, un troupeau apeuré qui attendait que l’on veuille bien s’occuper de lui. Le marin quant à lui était magnifique s’étant composée une attitude très virile face à cette « bleusaille » : attitude, il faut le préciser très favorisée par son costume très haut en couleurs. Les guêtres et le ceinturon blancs tranchaient sur le bleu de la vareuse. Le « bâchi » négligemment posé sur l’avant du front lui donnait un petit air de voyou que nous admirions tous avec respect. Serions-nous habillés ainsi. Je vins grossir le troupeau après avoir donné mon billet et ma feuille de route à un monsieur portant un uniforme ressemblant étrangement à celui d’un chef de gare à ceci près que sa casquette portait une ancre de Marine et qui devait sans doute faire partie de la maison. Sans beaucoup de délicatesse ce monsieur me dit de me « caser là ». Je me casais donc là et attendis. Je regardais mes nouveaux compagnons, une centaine environ. De petits groupes s’étaient formés, certains comme moi étaient un peu perdus, déjà soumis. En effet dès que l’on était plongé dans cette masse la soumission commençait à se faire sentir l’individualité s’estompait immédiatement au profit du groupe. Certain avaient beau craner on sentait une inquiétude qui submergeait l’ensemble. Qu’allaient-ils faire de nous ? Une demi-heure passa ainsi. Un autre chef de gare arriva en gesticulant :
- Prenez vos bagages avancez en direction de la sortie et rassemblez-vous devant la gare. Après la pénombre, la lumière intense de la rue me fit cligner des yeux. On nous mit en rangs, on nous compta et sur un ordre bref le groupe s’ébranla. Toulon est une ville tout en longueur prise en étau entre le Mont Faron et la mer. La présence de cette petite montagne face à la mer donne une impression de sécurité, le mont imposant découpe dans le ciel une silhouette familière que chaque toulonnais vénère.
Notre troupeau traversa la ville dans sa largeur ; tout d’abord, de grandes places, de larges boulevards ensuite un quartier vétuste composé de vieilles bâtisses arrangées au mieux, une multitude de bars ussi colorés les uns que les autres. A cette heure avancée de la matinée, cette partie de la ville était presque déserte. On comprenait que ces néons, ces vitrines mortes à cette heure s’animaient à la nuit tombée. Seules l’électricité et la nuit pouvaient donner à ce monde pauvrement factice une impression de gaieté sans doute appréciée des marins. Mais je n’étais pas encore marin et pour ce pauvre provincial fraîchement débarqué la seule impression retenue était une grande tristesse car cet endroit était un lieu de fête où les lendemains sont toujours tristes. Dans les rangs des rumeurs courraient « c’est Chicago ». Je demandais à mon voisin le plus proche :
- c’est quoi Chicago ?
- J’en ai vaguement entendu parler par un de mes cousins qui a fait son service à Toulon, c’est un lieu de plaisir pour les marins ou les putains foisonnent.
- C’est moche et très sale !
- Peut-être mais il parait que la nuit venue on s’y marre bien.
le site personnel de Roland LE CORFF
Je le laissais à ses rêves orgiaques d’autant que pour moi les putains je n’en avais jamais vu de ma vie ou alors j’ignorais qu’elles en fussent. De toute façon pour moi les femmes je n’en avais jamais touché ou si peu. J’avais un jour prenant mon courage à deux mains, embrassé comme au cinéma la fille du confiseur mais de ce baiser qui m’avait d’ailleurs paru peu hygiénique je n’avais gardé qu’un souvenir vague et puis à quoi cela pouvait-il servir ?
Arrivé sur le quai « Constat » nous rejoignîmes un autre groupe qui attendait depuis plus d’une heure. Il fallait donc encore patienter. Du quai nous pouvions découvrir la rade de Toulon. Frappés par le gigantisme de ce haut lieu historique les petits bretons, parisiens dont certains n’avaient jamais vu la mer ou les petits normands restaient béats d’admiration. Un magnifique navire était amarré à quelques centaines de mètres de là. Près de moi quelques garçons s’étaient rassemblés autour d’un érudit. « Il s’agit du Jean Bart qui est armé de tourelles de trois cent quatre-vingt « Ce magnifique navire vieux témoin des gloires passées de notre Marine était en effet venu se reposer là dans ce cadre extraordinaire qui avait été témoin de la destruction de ses frères. Ce bâtiment servait d’ailleurs de base, je l’appris par la suite à l’école des canonniers de la Marine.
Pour la première fois, je me mis à détailler un de mes compagnons. Combien pouvait-il être différent de moi ; semblant connaître le milieu ou nous arrivions, il portait avec beaucoup de décontraction un « jean » et un pull-over à col roulé. Cette tenue me semblait être un manque de délicatesse vis à vis des gens qui allaient nous recevoir. Mon costume un peu démodé, ma cravate étaient pour moi le reflet d’un effort de politesse. Je ne venais pas en toute décontraction tâter d’une vie nouvelle, mais au contraire m’engager à tous les sens de terme dans un monde qu’il fallait respecter. Je fis donc des comparaisons et me rendis compte que nous étions beaucoup plus nombreux dans mon cas ce qui me rassura un peu.
J’imaginais déjà notre arrivée à l’école : discours du Commandant, ensuite après quelques formalités administratives, on nous montrerait nos chambres peut être même serions- nous reçus individuellement par un gradé qui nous demanderait les raisons de notre choix. Je m’imaginais déjà devant un auditoire béat d’admiration face à tant d’abnégation de la part d’un
si jeune homme et expliquant sa vocation, l’appel de la mer, le désir de servir ma patrie… Quelques chaloupes bâchées arrivèrent enfin après une longue attente. Nous admirions l’aisance des jeunes marins réalisant les manœuvres d’accostage sans doute en « rajoutaient- ils » un peu pour nous impressionner néanmoins notre nouvelle vie allait être bien passionnante. Nous embarquâmes, je croyais pouvoir admirer la rade au cours de ce petit voyage, en effet l’école se trouvait dans la presqu’île de Saint-Mandrier qui fait face à Toulon ; hélas, étant arrivé dans les premiers je me trouvais au fond de l’embarcation bâchée d’où je ne pouvais même pas découvrir un coin de ciel. Je pris donc une attitude qu’il m’allait falloir adopter souvent à partir de ce jour, celle de me laisser conduire sans chercher à comprendre. Le changement de régime du moteur m’apprit que la terre approchait. Nous allions enfin connaître cette école. La lumière retrouvée me fit découvrir un petit port, propriété de l’école où se balançaient quelques embarcations diverses vedettes, embarcations à rames ainsi que quelques petits voiliers. Un peu plus loin face au débarcadère deux immenses ancres de marine encadraient l’entrée de cette fameuse école.
Le tableau que je m’étais brossé ces dernières semaines s’écroula tout à coup. Une nouvelle vie ne pouvait se concevoir que dans un cadre moderne, plaisant au regard. Hélas devant mes yeux effarés se dressaient d’immenses bâtisses grises entourant une cour cimentée ou quelques arbres chétifs déploraient la hauteur des murs. Bien que gigantesques ces murs ne dégageaient aucune majesté mais une immense tristesse et encore nous étions en fin de l'été, j’imaginais avec effroi ce que cela devait donner en hiver. Je vis également deux personnages étranges portant sans beaucoup de conviction une poubelle et se dirigeant vers une sorte de four ou selon l’odeur on brûlait des ordures. Le maître des lieux était un individu vêtu de kaki crasseux qui nous considérait d’un air goguenard, les mains aux hanches. Les deux jeunes hommes à la poubelle étaient vêtus de façon curieuse : un pantalon immense flottant autour deleurs jambes, une sorte de blouse ample dont l’arrière était orné d’un carré de tissu rappelant un col de marin enfin un calot de même tissu dont la couleur tirant à la fois du gris et du bleu ciel donnait un air de bagnard à ces deux jeunes gens. Il ne pouvait s’agir là que d’hommes punis. Je m’en ouvrais à mon plus proche voisin, un petit auvergnat au visage sympathique qui comme moi pensait que pour vider les poubelles ces hommes avaient sûrement commis quelques fautes.
Le groupe s’ébranla sur un « en avant marche ». En passant sous le porche, je remarquais l’air un peu amusé de l’homme de garde. Le regard qu’il nous lança me laissa dans l’expectative quant à notre avenir immédiat… Nous fûmes frappés de stupeur en entrant dans la cour par le nombre impressionnant de « bagnards » qui accouraient pour assister à notre arrivée. Je lançais à mon voisin un regard de
désespoir. Cette tenue disgracieuse allait bientôt être la nôtre. Le chef de gare qui nous accompagnait dispersa la masse des curieux par quelques aboiements peu aimables et notre groupe en rejoignit un autre qui attendait au pied d’un escalier. Plusieurs « chef de gare » discutaient entre eux en examinant de longues listes. Tout à coup, l’un des deux se jucha sur une des énormes pierres qui constituait le perron et demanda le silence car depuis notre débarquement les commentaires allaient bon train au sein du troupeau.
- Ecoutez-moi ! Vous allez vous scinder en trois groupes distincts à ma droite ceux qui possèdent le B.E.P.C., devant moi ceux qui ont le niveau de quatrième et à ma gauche, les autres.
Je me dirigeais tristement vers les autres. Plus loin ceux qui déjà s’étaient dégagé de la masse des ignorants s’entendirent signifier qu’ils appartenaient à la quatrième compagnie A, quant à nous nous étions la 4C les intermédiaires se voyaient attribuer la lettre B.
- Vous allez maintenant à l’appel de votre nom passer devant moi, me donner votre numéro de compagnie et entrer dans ce hall pour rejoindre vos chambrées respectives, les numéros des compagnies sont inscrits sur les portes. La longue liste commença à s’égrener au fil des minutes puis des heures car nous étions très nombreux, environ cinq cents. C’était le nombre que s’était donné la Marine pour sélectionner environ trois cents apprentis mécaniciens qui représenteraient la moitié du quota annuel. Certains seraient éliminés pour les visites médicales et autres tests que nous aurions à
subir d’autres après ou pendant la période d’incorporation qui durait environ trois mois partiraient de leur plein gré c’était bien entendu les plus nombreux. Je cherchais en vain mon auvergnat qui avait été le premier compagnon de cette nouvelle existence n’étant plus à mes côtés j’en déduis qu’il devait être plus instruit que moi ; j’en ressentis une grande tristesse.
- Coste Eric.
J’avançais le cœur battant et lançais timidement :
- 4c,
- Quelle compagnie ? M’aboya-t-il au visage, parlez plus fort bordel !
Par une porte ouverte barrée d’une planche faisant office de comptoir, un bagnard me tendit sans un mot, une paire de draps rêches, une gamelle et un quart en aluminium. Plusieurs panneaux marquaient les directions, je pris celle qui indiquait ma compagnie. J’arrivais après avoir gravis un immense escalier de pierre devant une porte portant l’inscription : Quatrième compagnie C Dortoir. Sur le seuil, un chef de gare pris mon nom qu’il cocha sur une liste et me désigna une travée.
- Merci monsieur dis-je poliment,
- il n’y a pas de monsieur ici, on dit second-maître. Dépêchez-vous de faire les lits.
Le sol en ciment donnait à ce dortoir un air de saleté, les uns à côté des autres s’alignaient plus d’une centaine de lits superposés et de caissons métalliques, le tout de cette éternelle couleur grise que ne donnait pas beaucoup de gaieté à l’ensemble. Je m’approchais de l’endroit indiqué par le second-maître chef de gare. En regardant les paillasses de crin peu engageantes, je me demandais s’il s’agissait bien là d’un endroit ou il m’allait falloir dormir et rêver. Le garçon qui s’affairait autour de nos deux lits superposés s’approcha de moi en se présentant « Richard Combes » il me vint alors une idée effrayante, je venais en effet de comprendre à cet instant que si mon voisin de lit s’appelait Combes et le phénomène qui nous avait permis d’être en contact lui et moi était celui de la suite des lettres de l’alphabet. A compter de ce jour mes amis les plus proches ou du moins les personnes vivantes à mes côtés porteraient tous un nom commençant par la lettre C et que rien ne me permettrait de partager la vie et de choisir comme voisin de lit ou de classe un Durant ou un André. Nous n’en étions qu’aux lettres, les numéros ne tarderaient sûrement pas à venir.
- Ou avez-vous appris à faire un lit ?
Je me retournais avec déjà l’impression d’avoir commis une faute grave. Le second- maître était derrière moi menaçant. Je comprenais mal cette hostilité, un lit mal fait est-il si important et en quoi mon lit et ma manière de le faire regardaient t’il ce monsieur dans les yeux duquel je lisais à mon égard un grand courroux. Il est vrai qu’en l’absence de la lueur allumée par la colère je pense qu’il ne devait pas y avoir grand-chose à lire dans ces yeux-là. Je dois admettre qu’en la circonstance présente je me trouvais en face d’un modèle du genre ce qui me donna quelque courage.
- Mais monsieur, ceci est mon lit et j’estime que…Un hurlement à peine humain suspendit les derniers mots sur mes lèvres,
- Vous allez estimer mon pied au cul ! le visage virait au violet sombre.
- Une forte tête hein ! on aime ça ici les fortes têtes. Regardez le lit de votre camarade et faites la même chose, hurla-t-il en arrachant mes couvertures.
Un peu apeuré par ce que j’avais déclenché je me composais une mine confuse qui calma le coléreux, s’éloignant en bougonnant « j’estime, j’estime… » et dont le visage reprenait une couleur toujours dans les tons violets mais un peu plus clair ; il reprit le chemin de la sortie à mon grand soulagement.
- Eh bien dit donc ! tu as vu demandais-je au spécialiste des lits carrés en l’occurrence mon voisin.
- Pas commode j’espère qu’ils ne sont pas tous comme ça sinon, ce sera une vraie colonie de vacances. Violine nom que j’avais déjà attribué à mon second-maître obsédé de literie fit irruption sur le
seuil de la porte.
- Dans cinq minutes tout le monde en bas rassemblement devant le perron, restez groupés par compagnie.
En descendant l’escalier nous rencontrâmes quelques « bagnards » ou « Arpette » nom que s’étaient donnés eux même les apprentis mécaniciens. Ces gens semblaient nous mettre en garde contre quelque chose. Je crus comprendre qu’il s’agissait d’argent mais l’apparition de Violine mis le groupe en fuite et il me fut impossible d’en savoir plus. Décidément ce second- maître semblait faire régner la terreur même parmi les anciens de l’école. Nous nous mimes donc en rang devant un grand second-maître qui en fait était maître mais ces subtilités nous échappaient encore.
- Je suis le Maître Ledan, votre adjudant de compagnie, cette compagnie est la 4C commandée par l’Officier des équipages Robin vous aurez sans doute l’occasion de le voir ces jours-ci. Les gradés d’encadrement sont au nombre de trois, voici le second-maître Duclos, un petit homme blond s’avança vers nous, et le second-maître Gauthier. Violine celui-là j’avais déjà fait sa connaissance, il avait l’air encore plus bête avec sa casquette.
- Le troisième gradé est absent aujourd’hui vous le verrez demain il s’agit du second-maître Deville. Nous allons vous emmener au trésorier à qui vous remettrez votre argent, il reste à votre disposition mais vous devez nous le confier afin d’éviter les vols. Un compte en banque en somme. Nous défilâmes un par un devant un second-maître qui devant nos noms inscrivait les sommes perçues ne nous laissant que cinq francs, c’était peu mais puisque nous avions notre compte en réserve…
De retour devant le perron des dortoirs on nous donna quartier libre avant la soupe en nous expliquant qu’à la sonnerie du clairon nous devrions revenir ici nous mettre en rangs pour aller déjeuner. Les « Arpettes » qui n’attendaient que ce moment se ruèrent sur nous. Un grand type aux oreilles décollées s’avança vers moi.
- As-tu des cigarettes ?
- non, je ne fume pas.
- De quel coin es-tu ?
- du Nord.
Il me laissa là sans autre souci pour ma personne. Un autre qui passait ayant entendu notre conversation m’accosta d’un air protecteur.
- Tu es du Nord, viens avec moi au Banc….
Les commentaires
Ecrit par Gleyze j michel. J'ai débuté sept 65 aux arppettes 2ans puis la paimpolaise 67_69 puis cours de shouf 70 et retour à Nouméa sur la dunkerquoise 70 _janv 73 puis le b s ,puis l'enna Lyon et instructeur d'atelier tournage puis les appros de la flotte w |
Ecrit par Bichard Très bonne description !! Je viens de faire un sacré bond en arrière 320T59. A l'époque nous avions des hamacs |